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roulant, le 8 juillet, la moitié du groupement B… partit pour la région d’Amiens. Au 2" juillet, il restait, à la Régulatrice, les réserves R… (groupement B… remplacé par groupement d’A…) et C… le groupement indépendant B… quelques sections détachées de la 4e armée.

Les premiers jours d’août, part, toujours pour la Somme, la réserve R… ; il ne restait que la réserve C… le groupement B… quelques groupes de la 4e armée et quelques-uns de la 2e armée. Mais, quinze jours après, se constituait la réserve G… (deux groupements), etc. : l’énumération complète de tous ces changements n’offrirait aucun intérêt.

La dernière date à citer ici est celle du 13 août : ce jour-là, à titre d’essai, la route fut ouverte aux convois hippomobiles entre Bar-le-Duc et Lemmes. Bientôt après, la circulation des chevaux était rétablie dans Bar ; on septembre, il y avait des chevaux partout ; c’était le calme après la tempête.

Sans doute, à la fin de septembre, il devait se produire une reprise d’activité, pour les splendides opérations d’octobre, qui rétablirent presque complètement la ligne de notre front… Mais ce serait là entamer une seconde histoire, et c’est la première qui restera toujours la plus belle[1] !


Les efforts des automobilistes passèrent souvent inaperçus. C’est une des grandes lois de la guerre, — et tous les soldats la connaissent bien, — qu’il n’y a de héros que celui qu’on a vu. Pourtant, beaucoup furent reconnus officiellement, et quelques centaines de citations, — officiers et hommes, — sont là pour en conserver le souvenir. On voudrait pouvoir publier les noms de tous ces braves : il faut se limiter ! En voici quelques-uns, pris au hasard :

« Collet. — T. M. 434. — Commandé pour effectuer un transport à une gare bombardée, n’a pas hésité à y retourner une seconde fois pour accomplir sa mission. A été tué par un éclat d’obus auprès de son camion. »

« Tranchant, Régis. — S. S. 51. — Mortellement blessé par un obus au volant de sa voiture, alors qu’il ramenait, malgré un violent bombardement, des blessés du poste de secours à

  1. La Commission régulatrice fut dissoute le 15 janvier 1917.