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était de nouveau formulée, fondée sur cette hypothèse, que certains tirs de nos batteries n’avaient pu être réglés que de la Cathédrale, répondait :


Votre Eminence sait comme moi qu’aucun poste d’observation, soit permanent, soit temporaire, n’existe sur la cathédrale de Reims.

L’emploi de l’aviation et des ballons pour le réglage et l’observation du tir de l’artillerie, rend bien inutile l’organisation d’un observatoire sur la Cathédrale, pas plus d’ailleurs que sur l’église Saint-Remi qui a subi le même sort, et la preuve de certitude invoquée par la note allemande n’a aucune valeur au point de vue militaire. C’est tout simplement une raison donnée pour essayer de Justifier un acte injustifiable.

BERTHELOT.


Au lendemain de la catastrophe, leurs arguties et « leurs mensonges » pouvaient impressionner l’opinion, surtout à l’étranger : aujourd’hui, ils ne trouvent plus d’oreilles pour les entendre.

Ce que vaut leur parole et le cas qu’ils en l’ont, le discours du Chancelier, le 4 août, au Reichstag, nous le révèle en deux mots : « Nécessité n’a pas de loi. » — « On se tire d’affaire comme on peut. »

Tant qu’ils ont escompté la victoire, ils n’ont guère songé à excuser leurs méfaits : « La gloire lavera tout, » disaient-ils. Depuis que le vent a tourné et que l’horizon s’assombrit, ils se voient dans la nécessité d’alléger à tout prix leur responsabilité et ils se tirent d’affaire, « comme ils peuvent. » Ils contestent, ils nient, ils expliquent, ils accusent : tout leur est bon pour donner le change.

Mais ils ont trop menti, « leurs mensonges » ne portent plus.

L’heure vient, si elle n’a déjà sonné, où l’on se refusera à toute discussion avec eux : ils sont à jamais disqualifiés !


MAURICE LANDRIEUX.

Évêque de Dijon.