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faisant défaut, ils ne pouvaient guère être ravitaillés en charbon que par l’Angleterre. Or, la rareté du fret, la difficulté de se procurer des navires, en raison des exigences de la réquisition, ne leur permettaient que rarement de maintenir leur stock de charbon en proportion « de leurs besoins. Tel réseau, qui consommait 5 000 tonnes de combustible par jour en 1913, en consommait 6 000 en 1915 ; son stock à certaines époques baissait au point de ne plus correspondre qu’à une avance de trois jours. On voit, par ce fait, les difficultés d’ordre intérieur au milieu desquelles devaient se débattre les réseaux pour satisfaire aux transports intenses qui leur étaient demandés.


CRISE DE PERSONNEL

Avant la guerre, le personnel des chemins de fer comprenait 325 612 agents et 30 000 auxiliaires. Au début, la mobilisation et les affectations aux sections de chemins de fer de campagne enlevèrent environ 16 000 agents aux Compagnies qui, cependant, s’empressèrent d’y ajouter, de leur plein gré, 18 000 agents qu’elles mirent à la disposition de l’autorité militaire. Bien qu’une partie de ce personnel leur eût été rendue lors de l’augmentation du trafic commercial, la moyenne des absents pour l’ensemble des Compagnies resta aux environs de 26 000, soit 8 pour 100 pendant chacune des quatre années de la guerre.. Les pertes par suite de décès, de réforme ou d’accident approchèrent de 10 000. Dans les premiers jours de la campagne, 13 000 agents restèrent au pouvoir de l’ennemi.

A la fin de 1918, l’effectif des agents titulaires des réseaux était de 17 pour 100 inférieur à celui du 1er août 1914. C’est donc avec un personnel réduit de près de 20 pour 100 que les Compagnies ont dû en permanence assurer leur service de transports, qui s’était accru de 50 pour 100.

Les Compagnies ont recruté pendant la campagne tout It^ personnel auxiliaire qu’elles ont pu trouver. Elles ont réclamé le concours de leurs agents retraités et ont maintenu à leurs postes ceux de ces agents qui étaient parvenus à l’âge de la retraite. Elles ont fait un large emploi de la main-d’œuvre féminine, ce qui leur a permis de rendre disponibles pour les services actifs un plus grand nombre de leurs agents titulaires. En 1917, les réseaux français occupaient 32 000 femmes ; suivant