Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 50.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ordres Sacrés des Jours augustes
Où le pays se releva !
C’est à chacun de vos mots justes,
Un peu de brume qui s’en va,
Un peu de clarté reconstruite !
« A pris d’assaut... A mis en fuite…
« A tenu tête... A rétabli...
« A donné le plus bel exemple.. » »
O paroles par qui le Temple
A cessé d’être enseveli !

O doigts crispés sur les étoffes
Des drapeaux ! — Et puis, tout le temps.
Ce même refrain de ces strophes :
« A fait preuve... » O mots éclatants !
Oh ! combien de ces : « A fait preuve »
Sont l’héritage d’une veuve !
« A fait preuve... A fait preuve... » Quoi !
Ce peuple était perdu de vices ?
Et tout à coup on lit : « Services…
« Valeur morale... Oubli de soi... »

La France était vague et perverse ?
Sans idéal et sans autels ?
Et puis on lit ceci : « Traverse
Gaîment les feux les plus mortels ! »
Gaîment ! A ce mot, tout en larmes,
La Marseillaise crie : « Aux armes,
Citoyens ! » — Qui donc avait dit
Que cette France était penchante ?
Qu’elle fredonnait ? — Elle chante !
Qu’elle dansait ? — Elle bondit !

Un grand soldat idéaliste
S’est brusquement recomposé.
Et voici tous ceux, sur la liste,
Dont il est dit : « S’est proposé ; »
Tous ceux, avides d’holocauste,