Si l’arôme divin qui parfume le monde
Est le tien, Italie ! et sort de ta beauté,
Si la Science et l’Art, dont vit l’humanité,
S’épanchent comme un flot de ton urne profonde,
Si ton antique Rome est grande et sans seconde,
Ayant soumis la terre aux lois de l’unité.
Si le Droit souverain réglant notre cité
Sur son précepte encor se modèle et se fonde.
Si, depuis deux mille ans, tu n’as jamais cessé
D’ajouter une gloire à celles du passé,
Une page restait à joindre à ton histoire,
La page que tes fils écrivent de leur sang,
Et que tu vas graver en ton verbe puissant
Au marbre des autels qu’a dressés leur victoire !
Suso in Italia bella giace un laco
Appié dell’ Alpe che serra Lamagna.
DANTE.
Les poètes de Rome ont décrit les premiers
Le grand lac où fleurit une douce presqu’île ;
Ils ont dit son flot large et la houle tranquille
Qui baigne ses bois d’oliviers.
Ils aimaient les tableaux de ces rives heureuses,
La villa qui se double au clair miroir de l’eau,
Et le feston de pampre alourdi sur l’ormeau
En dépit des Alpes brumeuses.