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Fils de la Louve, sang des vieux légionnaires,
Paires du Samnium et laboureurs toscans,
Et vous, nés sous le feu des antiques volcans,
Rome vous lève pour ses guerres !

Vous lui restituerez le pays qui s’étend
De l’Alpe Julienne à la chaîne Rhétique,
Vous lui rendrez son golfe et son Adriatique,
Et sa Trieste qui l’attend.

Ah ! grandissez encor cette grande patrie !
Purifiez son seuil de l’outrage étranger,
Au nom de ses martyrs que vous allez venger,
Ceux de l’Adige et ceux d’Istrie !

Arrachez, déchirez de vos poings irrités
L’étendard jaune et noir qui provoquait vos pères !
Effacez, en forçant le crime en ses tanières.
Tant de deuils et d’iniquités !

— Frères ! demain, après l’unanime victoire,
Nos peuples mêleront leurs moissons de lauriers ;
Les poètes feront à nos jeunes guerriers
Hommage de la même gloire ;

Mais, pour vous seuls, afin de vous célébrer mieux.
Nous chercherons aux vers d’Horace et de Virgile
Ceux qu’ils ont composés sous la lampe d’argile
Pour l’Italie et pour ses dieux !


PIERRE DE NOLHAC.