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Li et Fong avait fâcheusement différées. Les sujets ennemis étaient expulsés du territoire de la République ou internés. Ceux d’entre eux qui avaient été indûment conservés dans les administrations internationales de la douane maritime, de la gabelle, des postes, des contrôles financiers, étaient définitivement congédiés. Les bâtiments de commerce autrichiens et allemands étaient ajoutés au tonnage allié. Par un acte opportun et avisé, le même président Siu réclamait le rappel du ministre des Pays-Bas à Pékin qui, chargé de la représentation des intérêts allemands, avait avec un zèle intempestif interprêté et accompli sa mission comme si elle exigeait de lui une protection aveugle des audaces et initiatives germaniques les plus contraires à la sécurité de la Chine même et des Alliés.

Le Président Siu enfin, comme son élection l’avait laissé espérer, s’efforçait, dès les débuts de sa magistrature, de préparer et de hâter l’apaisement, la réconciliation qu’il avait toujours considérés comme nécessaires entre les partis et surtout entre les deux grandes fractions du pays, le Nord et le Sud, qui, depuis 1912, maintenaient la Chine en état de guerre civile. Il avait réussi à convaincre, à ramener à ses vues la plupart des chefs militaires du Nord et du Centre, y compris le général Touan-k’i-jouei jusqu’alors obstiné dans sa résistance. Il eut aussi, pour l’aider dans son œuvre, le concours du Japon et de tous les Alliés qui sentaient, comme lui, l’urgence de panser cette plaie par où s’écoulaient les forces et les ressources de la jeune République. — Le nouveau gouvernement japonais avait notamment facilité l’accomplissement de ce grand et généreux dessein, d’abord en chargeant de sa représentation à Pékin un nouveau ministre, M. Obata, qui ne fut pas comme le baron Hayashi, son prédécesseur, suspect, à tort ou à raison, de favoriser un parti au détriment de l’autre, puis en déclarant que, pour mieux témoigner sa résolution de demeurer impartial, il s’abstiendrait désormais de consentir soit au gouvernement central chinois, soit aux provinces, soit aux sociétés, des emprunts dont l’affectation pourrait paraître servir tel ou tel intérêt des partis en lutte. — Le 19 novembre, les voies étant ainsi préparées, le Président Siu pouvait, par un décret en règle, prescrire la cessation des hostilités entre les armées des deux partis. — Les Alliés secondaient cet effort en-faisant faire, par leurs ministres a