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l’occupait et allait y mettre le feu lorsque les troupes sont arrivées. Ils ont scié en deux mon coffre-fort et volé les quelques meubles ou tableaux qu’on n’avait pas eu le temps d’enlever.


A la princesse Wittgenstein.

7 septembre 1871.

Ma chère princesse,

À mon retour, je trouve votre lettre. Je viens de faire une course dans les montagnes avec le prince Napoléon après avoir passé chez lui quelques jours avec la princesse Clotilde, le prince Humbert et autres personnages intéressants. Pendant ce séjour, j’ai arrangé bien des choses et j’en ai préparé d’autres. « Dis à Ollivier, a écrit l’exilé de Chislehurst au prince, qu’il a toujours une grande part dans mes affections. » Il ne doute pas, du reste, de son retour en France.

Mon père est arrivé heureusement à Saint-Tropez, et il y a emmené son petit-fils. Ils ont été plutôt bien reçus. Je songe maintenant à mon établissement d’hiver. M’établir dans une ville ne me sourit pas. À Rome surtout, que je choisirais, cela doit être bien difficile. Mais voici à quoi je pense : m’installer à Frascali de manière à me trouver à proximité de Rome, sans y être. À cette époque, les villégiatures doivent être abandonnées et on doit pouvoir trouver pas trop cher une petite maison ou un quartiere dans une maison avec un jardin. Que pensez-vous de la possibilité de ce projet en votre qualité de Romaine ?


A M. Patin, secrétaire perpétuel de l’Académie française.

7 septembre 1871.

Monsieur et cher confrère,

Vous ne devez pas douter de l’impatience que j’éprouve à prendre possession du fauteuil que je dois à la bienveillance de l’Académie. Cependant je viens vous prier d’obtenir pour moi que ma réception soit retardée le plus longtemps possible et que celle de mes confrères postérieurement nommés lu précède.

En priant l’Académie de me laisser dans le silence jusqu’à ce que l’effervescence qu’excite mon nom soit apaisée, je me préoccupe de l’intérêt de mes confrères autant que du mien et