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Mais si la T.S.F. fut utile pour les liaisons de l’infanterie, elle a été tout à fait indispensable pour celles de l’aviation ; car, entre un avion qui vole et la terre. ce ne sont pas les obus, c’est une nécessité inéluctable qui empêche de tendre des fils.

Au début de la guerre, les avions qui avaient, besoin de communiquer avec leur point de départ et qui étaient surtout les avions de réglage d’artillerie (ce furent aussi plus tard les avions d’infanterie) le faisaient par des évolutions convenues. Certaines courbes décrites par eux dans l’air voulaient dire que le coup était long, court, ou au but. Ce procédé était lent, incommode, ne permettait pas de signaux non convenus d’avance et enfin était inapplicable par temps de brume et dans l’obscurité. À peu près les mêmes défauts ont limité l’usage des signaux lumineux ou fusées de diverses couleurs que, des deux côtés de la barricade, on a employé ensuite pour la signalisation par avions. La T.S.F. qui n’a pas tardé à supplanter ces procédés échappe à ces inconvénients et elle permet de dire explicitement tout ce qu’on voit et de signaler les incidents non prévus.

Ainsi, dans certains avions la source électrique des ondes de T.S.F. était une petite dynamo actionnée soit directement par le moteur„ soit par une petite hélice placée en avant du fuselage et que le déplacement de l’avion dans l’air fait tourner. Ces deux dispositifs ont leurs avantages. La petite hélice actionnée par le vent a l’inconvénient d’augmenter un peu la résistance à l’avancement ; en revanche, elle actionne la dynamo, même en cas de panne ou d’arrêt (vol plané) du moteur. On aura d’ailleurs une idée de l’énergie que peut fournir ainsi l’air, si j’indique que, dans la génératrice allemande Flieg 1917, la petite hélice tourne à une vitesse de 4 500 tours par minute pour une vitesse de l’avion dans le vent égale à 150 kilomètres à l’heure.

Les ondes hertziennes produites sont lancées dans l’espace par un fil d’antenne, d’une cinquantaine de mètres généralement, que l’aviateur déroule sous lui et dont il règle à volonté la longueur, ce qui contribue à éviter dans un secteur donné le brouillage des appareils voisins. Si l’émission des T.S.F. par avion est facile, en revanche, la réception par avion des messages du sol est plus délicate à cause du bruit du moteur. Elle a pourtant été résolue grâce à l’audion, qui a permis de remplacer dans beaucoup de cas, pour communiquer avec les avions, l’ancien procédé des signaux optiques et jeux de panneaux blancs ou colorés étendus sur le sol.

Des difficultés considérables existaient d’ailleurs pour la réception en avion « au son », c’est-à-dire au téléphone qui est le