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s’il se fonde une association riche et puissante pour favoriser le développement de l’Université.

Dans presque tous les centres universitaires il existe maintenant une « Société des Amis de l’Université. » Ces groupements n’ont pas toujours rendu tous les services qu’on avait attendu d’eux : ils ont subi le sort commun à tant d’associations françaises, victimes de la zizanie des partis politiques. Elles sont cependant arrivées, parfois, à attirer l’attention du public sur les besoins de l’enseignement supérieur, elles ont provoqué des libéralités qui se seraient peut-être égarées sur des œuvres moins intéressantes. C’est une Société de ce genre qu’il faudrait créer à Strasbourg, mais sur des bases infiniment plus larges. Les circonstances sont propres à favoriser son essor. Que les Alsaciens y mettent leur esprit d’initiative et leur ténacité, que tous les patriotes comprennent l’urgence et la beauté de l’entreprise, le succès sera certain.

Le rôle de cette Société sera de patronner et de subventionner l’Université. Elle se fera son agent de propagande, elle étendra son renom, elle lui recrutera des étudiants. Elle créera des bourses. Si l’Université ne peut sur son budget instituer un enseignement nouveau d’une utilité reconnue, elle viendra à son secours. Elle contribuera à l’enrichissement des laboratoires et des bibliothèques. Elle pourra indemniser tel professeur à qui l’Université aura permis de donner un cours libre, puisqu’aucune rémunération n’est prévue pour les cours de cette sorte. Bref, sous le contrôle du Conseil et de l’Etat, elle subviendra aux besoins de l’Université.

Les cotisations régulières des membres de la Société ne suffiront pas à remplir sa caisse. Il faudra le concours des Sociétés industrielles d’Alsace, les premières intéressées à la prospérité de l’Université, celui des grandes Universités américaines, celui des Alsaciens dispersés dans le monde, celui des bienfaiteurs dont les fondations constitueront le patrimoine des « Amis de l’Université. » Enfin, pourquoi les villes, les départements et l’État lui-même n’accorderaient-ils pas des subventions à la Société ?


On ne peut, aujourd’hui, que décrire à grands traits les divers aspects de l’œuvre à réaliser et qui se réalisera ; il le faut, nous le devons à l’Alsace.