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du 8 au 12 août avait pour résultat de mettre, au Sud-Est d’Arras, les positions allemandes en saillant. L’attaque de ce saillant devait constituer ce que le maréchal Haig appelle la « bataille de la Scarpe. » Couverte à sa gauche par cette rivière et la Sensée, la 1re armée britannique devait « essayer de tourner les positions ennemies de la Somme et de couper celles-ci de ses communications ferrées vers le Sud-Ouest qu’elle avait devant elle. »

En conséquence, le 25 août, le corps canadien, droite de l’armée Horne, attaquait les positions allemandes à cheval sur la Scarpe, tandis que la gauche de l’armée Byng appuyait l’attaque plus au Sud. La position principale à emporter, — la plus difficile, — était constituée par le mamelon et le village de Monchy-le-Preux. Or, à midi, après avoir enlevé Wancourt et Guémappe, les Canadiens emportaient la hauteur de Monchy, puis dépassant la position et repoussant de violentes contre-attaques, portaient le front à 7 ou 8 kilomètres de leur ligne de départ, tandis qu’à leur gauche et au Nord de la Scarpe, les Britanniques se portaient sur Rœux, dont, avant vingt-quatre heures, ils allaient se rendre maîtres.

La 1re armée britannique poursuivait le lendemain ses succès par la prise de Chérizy, de Vis-en-Artois, du bois du Sart et de Gavrelle. Les jours suivants, elle les poussait encore si loin que, en possession des hauteurs à l’Est de Chérizy et de Haucourt, nos Alliés avaient, le 31 août, nettoyé la zone entre Sensée et Scarpe. Ainsi arrivait-on à distance d’assaut de ce rameau de la ligne Hindenburg qui, partant de la redoutable « position » à Quéant, rejoignait à Drocourt les défenses de Lens.

L’assaut de cette ligne Quéant-Drocourt par le corps canadien était le véritable objet de la bataille. Or, « le 2 septembre, suivant les termes du rapport, la ligne Drocourt-Quéant était brisée, le labyrinthe de tranchées au point de jonction de cette ligne et des systèmes Hindenburg pris d’assaut et l’ennemi contraint à une retraite précipitée sur tout le front au Sud. » L’attaque du village de Quéant fut extrêmement dure. On touchait en ce point à la célèbre « position » et la résistance y fut opiniâtre ; ce fut, dans le lacis de tranchées, une lutte âpre qui, terminée par la prise du village, se continuait l’après-midi sur la contre-pente de la crête de Dury. A la chute du jour, l’opération