Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 53.djvu/816

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’action de force tentée contre la ligne Hindenburg entre les deux rivières.

Foch en avait, nous nous le rappelons, confié l’exécution aux 1re, 3e, 4e armées britanniques et à la 1re armée française.

L’ordre de Haig à ses lieutenants, les généraux Horne, Byng, et Rawlinson, du 22 septembre, portait que l’attaque se déclencherait sur le front Saint-Quentin-Cambrai. La droite de la 1re armée attaquerait, au sud de la Sensée, les hauteurs du bois de Bourlon, couvrant ainsi l’armée Byng qui, opérant en direction générale le Cateau-Solesmes, s’efforcerait de s’emparer des passages de l’Escaut. Après une préparation d’artillerie, la 4e armée (Rawlinson), protégée sur son flanc droit par la 1re armée française, effectuerait, quarante-huit heures après, l’attaque principale contre les défenses ennemies entre le Catelet et le Tronquoy en direction générale Bohain-Busigny. Cependant, la 1re armée française, actionnée par Fayolle, recevait comme but essentiel la chute de Saint-Quentin dont le général Debeney préparait l’encerclement par le Nord et le Sud. Constituant à son aile gauche « une masse de manœuvre destinée à opérer par le Nord de Saint-Quentin, » il appuierait l’armée Rawlinson à l’heure où celle-ci attaquerait la ligne Hindenburg et couvrirait ensuite le flanc droit de nos alliés dans leur marche, lorsqu’ils auraient dépassé le canal.

En somme, c’était sur un front de près de soixante kilomètres que la formidable position allait être attaquée en sa plus redoutable portion.

La « bataille de Cambrai, » livrée par Horne et Byng, devait être le prélude du drame ; la bataille du Catelet-Tronquoy livrée par Rawlinson suivrait, parallèlement à la bataille de Saint-Quentin livrée par Debeney.


Entre les abords de Saint-Quentin et l’Escaut, les 4e, 3e et 1re armées britanniques occupaient, le soir du 26, une ligne passant par Selency (Ouest de Saint-Quentin), Gricourt, Pontruet, l’est de Villeret et de Lempire, Villers-Guislain (exclu), Gouzeaucourt (exclu), Havrincourt, Mœuvres, la rive Ouest du canal du Nord jusqu’aux inondations de la Sensée à Ecoust-Saint-Quentin.

L’attaque était gênée par les fortes positions couvrant les