ont un caractère plus économique que politique : nos revendications en témoignent. Nous demandons :
l° La réintégration de tous les ouvriers renvoyés ;
2° La réouverture des galeries que les propriétaires ont fermées sans motif, et seulement pour nous ôter le moyen de vivre ;
3° La levée de l’état de siège, qui nous est appliqué depuis six mois en permanence, et dont la population polonaise est la seule à souffrir ;
4° L’égalité de salaire et de traitement entre ouvriers polonais et ouvriers allemands ;
5° De sept à quatorze jours de vacances annuelles ;
6° Des maisons habitables et une dotation plus forte en charbon pour nos usages domestiques. »
De leur côté, les directeurs de mines affirment qu’ils ne font aucune différence entre ouvriers allemands et ouvriers polonais, mais seulement entre bons et mauvais ouvriers ; que les galeries qu’ils ont fermées avaient été incendiées, noyées, sabotées par des mineurs bolchévistes ; qu’à aucun prix, ils ne consentiront au retour de ceux qui empêchent les autres de travailler ; et que les mauvais ouvriers et les bolchévistes sont presque tous des Polonais.
Résultat : alors qu’en Tchéco-Slovaquie, la production actuelle de charbon équivaut à 80 pour 100 de celle d’avant-guerre, qu’en Pologne elle atteint 60 à 65 pour 100, en Haute-Silésie elle arrive à peine à 50 pour 100. Et le combustible manque presque partout.
Un ouvrier polonais a dit à un officier allié : « Lorsque les troupes de l’Entente occuperont la Haute-Silésie, nous travaillerons dix heures par jour, s’il le faut, mais nous ne voulons pas tirer du charbon pour les Allemands. » En attendant, les grévistes refusent la journée de sept heures et demie. Sentiment national ? paresse ?
Sosnovice, 4 septembre.
J’ai passé la frontière au pont de Sosnovice ; pont de fortune : rondins sur pilotis, car le pont de pierre a été détruit. Un amoncellement de lits de fer en garde l’entrée. Ici, le