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Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 55.djvu/406

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Le bruit court que je suis marié avec une princesse russe, qui a des millions de rente. Excusez du peu.

Le Charivari a fait un article, fort serviable par sa bêtise et sa drôlerie, où l’on me représente avec douze princesses russes et allemandes. Voilà l’état des cancans.

Fontenay a diné chez Mme (de) Girardin. Il a dit m’avoir vu, sans te nommer, en Wictenberg, et Mme (de) Girardin m’ayant demandé si c’était le nom de la voyageuse, je lui ai dit : « Si vous m’aimez, madame, au nom de Dieu, que mes amis De Wurtemberg ne sachent pas que j’ai voyagé avec des Allemandes ou des Espagnoles, et ne dites rien à M. de Fontenay. » Ma vivacité l’a trompée. Je ne crois pas à une indiscrétion de F (ontenay) sur nous, car rarement un Français croit au succès d’un autre Français. D’ailleurs, mon retour et mes travaux vont faire évanouir tous ces bruits qui sont, dans Paris, ce qu’est un individu dans la foule. (Eugène) Guinot aurait, m’a-t-on dit, appris à Baden, d’un Polonais, la nouvelle de mon mariage avec une riche princesse russe.

Pardonne-moi, chère Evelinette, le décousu de ma lettre ; c’est écrit à bâtons rompus. Je ne suis pas encore allé chez Plon. La Comédie humaine sera finie dans ce mois-ci.

Ce sera, mon ange, un grand fardeau de moins sur mes épaules. Demain Dutacq et Gavault viennent, et, tous les jours, j’aurai, jusqu’à ce que j’aie traité de mes travaux et d’une maison, des conférences et des courses.

Mais ma promesse est encore plus sacrée pour la femme que pour la maîtresse, et je t’écrirai tous les jours, dussent nos intérêts en souffrir. Faisons souffrir les intérêts, jamais le cœur !

Adieu, à demain, puisque je ne te laisserai jamais un joui sans une pige, et toi de même. Ah ! je prévois une demande de mon loup. Pourquoi es-tu allé chez iM"‘de Girardin, sitôt, etc. ? J’y suis allé, belle dame, pour placer là, à la Presse, deux Petites misères (de la vie conjugale) inédites, et (je) l’ai vue parce que Girardin est absent. Enfin, j’oublie encore de te dire que tu ne peux pas avoir ton bracelet pompadour parce qu’il est vendu, que la personne ne le cède pas, et que le double n’a pas été fait. Comme j’entends que ma femme ait un bracelet de moi, et qui représente nos villes, je n’ai pas insisté. Les dessins (des pièces du nécessaire) de la