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Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 55.djvu/804

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du socialisme de gouvernement, les décisions du parti du Centre, dans son Congrès annuel, ont une tout autre portée. Le Congrès de 1919 devait se réunir au commencement d’août ; Erzberger, inquiet du progrès des tendances autonomistes, le fit ajourner. Mais le 4 août, les partisans des idées du docteur Dorten se réunirent à Cologne, prirent des résolutions nettement séparatistes et réclamèrent une consultation populaire immédiate. Du 15 au 17 septembre se tint à Cologne le Congrès officiel du parti, patronné par Erzberger et la fraction berlinoise ; trois ministres prussiens y assistèrent ; l’un d’eux, M. Stegewald, prononça une diatribe violente où il célébrait le prochain réveil de la Prusse et annonçait que le traité ne serait pas exécuté. Malgré cette pression officielle, il apparut que les opinions défendues par le docteur Dorten et ses amis avaient gagne beaucoup d’adeptes, mais que la grande majorité des délégués étaient d’accord, en vue d’événements futurs, pour ne pas provoquer une scission définitive dans le parti. Les vœux adoptés portent cette double marque.

Le député Trimborn, de Cologne, depuis longtemps l’un des principaux chefs du Centre au Reichstag de Berlin, s’exprime ainsi dans son rapport général :

« Les catholiques rhénans, tout en continuant à demander la formation d’un pays rhénan indépendant de la Prusse, se rallient à un point de vue « constitutionnel, » c’est-à-dire, au fond, et sous quelques réserves d’autonomie administrative, à un point de vue plus unitaire que particulariste...

« L’idée unitaire a fait, dans nos rangs comme ailleurs, de grands progrès. La disparition des dynasties rendait cette attitude légitime. Le Centre veut l’Etal unitaire : mais non point l’Etat centralisé. Il veut la décentralisation. Il n’abandonne pas ses aspirations fédéralistes : il les accommode simplement à l’évolution des temps... On ne doit pas briser l’étau de l’ancienne Prusse avant qu’un pouvoir fort, définitivement constitué, ait pourvu au remplacement... Si l’idée de la République rhénane ne reste pas vivante pendant deux années encore, c’est qu’elle n’est pas viable. D’ailleurs, il faut permettre la discussion et les travaux préparatoires. »

Voici maintenant le texte complet des vœux adoptés à la presque unanimité :

1° « La réalisation des aspirations rhénanes à l’autonomie dans