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gaz). On trouve qu’au centre d’une pareille étoile la température doit être de près de 5 millions de degré ; et la pression de 21 millions d’atmosphères. Nous ne pouvons guère imaginer l’état de la matière dans des conditions pareilles. Il est en tout cas très possible que les pressions qui doivent régner au centre d’une étoile suffisent à y condenser les atomes légers en atomes plus lourds, c’est-à-dire à y réaliser la transmutation telle que la rêvaient les alchimistes, et notamment à y créer les substances radioactives. Celles-ci seraient donc régénérées sans cesse dans l’intérieur des étoiles dont elles contribueraient à prolonger la chaleur.

Le calcul montre d’ailleurs avec beaucoup de netteté que toutes les étoiles, dans le courant de leur évolution, n’atteignent pas la même température maxima.

À l’apogée de leur carrière, seules atteignent les hautes températures (que j’ai trouvées de 15 à 20 000 degrés et même davantage à la surface pour les étoiles du type Orion), les étoiles qui ont une masse très notablement supérieure (environ sept fois) à celle du soleil. Il est probable que le type ultime de l’évolution des étoiles de masse analogue à celle de notre soleil est tout au plus le type de Sirius ou de Véga avec leurs pauvres 12 à 13 000 degrés. Telle est la température superlicielle que n’a jamais dû dépasser notre soleil au temps lointainement révolu où il brillait encore de tout son éclat. Qu’étions-nous alors ? « Que faisions-nous au temps chaud ? » Je ne me charge pas de le savoir.

Si j’ose résumer tout ceci par une analogie, je dirai que toutes les étoiles dans leur existence, entre leur naissance et leur mort, passent par un certain apogée de vitalité et de chaleur, de même que toutes les races humaines, entre l’enfance et la vieillesse, mais que cet apogée, ce maximum est inégal, de même que l’intelligence maxima des nègres dans la force de l’âge est en moyenne inférieure à celle des blancs. L’élément, le facteur dont dépend la température maxima atteinte par une étoile dépend, avons-nous dit, de sa masse. Cela est facile à comprendre. Plus la masse est grande, plus la gravitation est considérable et plus par conséquent la chaleur dégagée par la condensation peut être grande. Dans le même suis agit ce fait que la chaleur perdue dans l’espace par le rayonnement d’un astre, est, dans des conditions données de température et de pression, d’autant plus grande proportionnellement que l’astre est moins massif. C’est pour cela que le fer à souder des plombiers ou le fer à repasser des blanchisseuses ont d’autant moins