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Tchéco-Slovaques, qui en attendaient la reconstitution de leur patrie ; celle des Polonais, qui en attendaient la Galicie.

Bien que, de tous ces peuples, les Italiens fussent le seul avec lequel nous eussions un pacte formel, il n’en est pas moins contraire à la réalité que l’alliance de l’Italie nous ait coûté le sacrifice d’une paix séparée de l’Autriche-Hongrie.


V. — LA COOPÉRATION MILITAIRE DE L’ITALIE

En retour des engagements d’avenir pris envers elle, l’Italie s’est engagée, par la Convention de Londres, à employer la totalité de ses ressources à poursuivre la guerre en commun avec la France, l’Angleterre et la Russie contre tous leurs ennemis.

Elle a déclaré la guerre à l’Autriche-Hongrie le 24 mai 1915 et la lui a faite avec la totalité de ses forces disponibles, de terre et de mer, sur son propre front et en Albanie, puis, à partir du mois d’août 1916, avec une division sur le front de Macédoine, sur lequel ont été opposées aux Alliés des unités de toutes les armées ennemies. Elle a rompu ses relations diplomatiques avec l’Allemagne le 24 mai 1915, lui a déclaré la guerre le 27 août 1916 et la lui a faite effectivement, d’abord sur son propre front, où les Allemands ont détaché quelques éléments dès le mois de mai 1916, et plusieurs divisions en octobre 1917, ensuite sur le front d’Orient, enfin sur le front de France à partir d’avril 1918, avec deux divisions. Elle a déclaré la guerre à la Turquie le 21 août 1915 et ne la lui a faite effectivement qu’avec sa division de Salonique et avec un contingent symbolique de quelques milliers d’hommes en Palestine. Elle a déclaré la guerre à la Bulgarie le 7 octobre 1915 et la lui a faite effectivement avec la division envoyée par elle en août 1916 sur le front de Macédoine.

Tel est le schéma de la coopération militaire italienne.

L’effort fourni sur les fronts extérieurs apparaît très inférieur aux efforts déployés par la France et l’Angleterre sur les fronts secondaires. Mais la mesure de cet effort a été, pour l’Italie comme pour tous les alliés, subordonnée à sa capacité militaire et aux disponibilités laissées par les exigences de l’effort sur le front principal, qui, pour elle, était le sien. L’infériorité n’en saurait donc être invoquée sans plus contre l’exactitude du gouvernement italien à s’acquitter de l’obligation souscrite.