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sont déjà exploitées. L’Algérie et le Maroc nous fourniront d’ailleurs un gros appoint.

En tout cas, imitant nos alliés d’hier, aujourd’hui nos concurrents sans cesser d’être nos amis, — les Anglais, — il nous faut avoir une politique du pétrole.

Cette politique se trouve être justement une politique méditerranéenne, celle où nous engagent depuis longtemps nos traditions, nos tendances ethniques, nos intérêts immédiats. En effet, sans exclure systématiquement de notre marché les pétroles d’Amérique, qui présentent des avantages, s’ils ont de graves inconvénients, il conviendra que nous demandions de préférence le complément de nos stocks de prévoyance aux régions de la Mer-Noire (Caucase, Ukraine et Roumanie) ou que nous fassions venir par la mer des Indes et le canal de Suez les excellents produits de l’archipel malais.

Telles sont les idées directrices qu’il me semble possible de déduire dès maintenant des réflexions et constatations qui précèdent, où, tout en tirant le plus grand parti des études si intéressantes de savants comme MM. de Launay et Nordmann, je me suis placé à un point de vue purement pratique, le point de vue du marin. En tout cas, et avec l’assentiment, sans doute, des lecteurs avertis de la Revue, je conclurai du capital intérêt d’une politique du pétrole à la nécessité d’une politique tout court, d’une politique bien définie, et, en un mot, d’une politique nettement française.


Contre-Amiral Degouy.