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comment finit la guerre.

ligne la 5e division, qui, devançant l’heure de la relève, lança d’initiative son premier régiment à la contre-attaque. L’incertitude sur le terrain cédé enlevait toute précision au tir de l’artillerie, qui ne pouvait soutenir efficacement la ligne de contre-attaque, mais cette incertitude était la même dans les deux camps.

Il fallait avant tout arrêter l’ennemi, où il serait, et ensuite le repousser. Les dispositions prises dans la nuit, le combat s’engagea le 3 au matin par un premier succès de bon augure. Les jours suivants, l’artillerie put ajuster ses feux, le bois de la Caillette fut repris en entier, tous les abords de Souville et le Nord de Vaux largement dégagés, malgré l’arrivée de renforts allemands. On remarqua que cette division avait dépensé moins de monde pour regagner le terrain que la division précédente pour le perdre.

L’idée prit corps de continuer avec la même troupe et de reprendre Douaumont. La 5e division fut mise au repos, et le plan d’attaque établi, qui escomptait une progression de la division placée à sa gauche. Or cette division perdit du terrain au lieu d’en gagner et l’objectif à atteindre se trouva tout à fait en flèche ; les divisions voisines jugées hors d’état de participer à l’opération, la base de départ devint trop étroite.

Néanmoins, l’attaque partit le 22 vers midi, après une assez bonne préparation d’artillerie et, d’un magnifique élan, elle atteignit le fort en 11 minutes et en occupait la superstructure, sauf l’angle Nord-Ouest. À droite et à gauche, les objectifs assignés étaient atteints presque complètement. Mais l’ennemi tenait dans l’intérieur du fort et l’extérieur fut bientôt balayé par les tirs de son artillerie ; aux mitrailleuses non démolies des tourelles s’en joignaient d’autres remises en batterie peu à peu. Les renforts allemands arrivèrent dès le 23, parce qu’ils étaient prêts pour une attaque projetée ; les renforts français étaient trop éloignés, et le commandant de l’attaque ne les avait pas sous ses ordres. La lutte dura deux jours, mais le fort fut reperdu le 25.

Puis la lutte se ranime autour de Vaux. Le bombardement augmente chaque jour d’intensité à la fin de mai ; Damloup est pris le 2 juin et le fort entouré de trois côtés. Les Allemands occupent enfin la superstructure, et le commandant Raynal continue la défense dans les locaux intérieurs, avec une téna-