des avances de fonds. De ces avances résulte une situation réciproque qui fait qu’un certain nombre de gouvernements sont créanciers, d’autres à la fois créanciers et débiteurs, d’autres enfin débiteurs seulement. En fait, les États-Unis seuls n’ont aucune obligation vis-à-vis des autres nations, l’Angleterre et la France ont la double situation de prêteurs et d’emprunteurs ; la Belgique, l’Italie, la Russie, la Serbie et certains autres alliés sont uniquement débiteurs Voici le résumé des sommes ainsi engagées (en millions de francs) :
Prêts consentis à | Par les Etats-Unis | Par la Grande-Bretagne | Par la France | Totaux |
---|---|---|---|---|
La Grande-Bretagne | 21 050 | ….. | ….. | 21 050 |
La France | 13 750 | 12 700 | …… | 26 450 |
L’Italie | 8 125 | 11 675 | 875 | 20 675 |
La Russie | 900 | 14 200 | 4 000 | 19 100 |
La Belgique | 2 000 | 2 450 | 2 250 | 6 700 |
La Serbie (Yougoslavie) | 500 | 500 | 500 | 1 500 |
Autres alliés | 875 | 1 975 | 1 250 | 4 100 |
Total | 47 200 | 43 500 | 8 875 | 99 575 |
Le total, en chiffres ronds, s’élève à cent milliards de francs. Dans ce tableau, les monnaies étrangères ont été calculées en francs au change d’avant la guerre, c’est-à-dire au pair. Si on faisait cette conversion aux cours actuels des changes, on arriverait à des résultats très différents. De toute façon, on voit que les États-Unis ont prêté plus qu’aucune autre nation ; la Grande-Bretagne un peu moins, la France beaucoup moins. Les autres n’ont fait qu’emprunter. Si les Alliés convenaient d’effacer toutes les créances, les Etats-Unis feraient un sacrifice de 47 milliards de francs, la Grande-Bretagne de 22 milliards. La France gagnerait 17, l’Italie 20, la Russie 19 milliards. Il ne semble pas déraisonnable d’envisager cette solution’, étant donné que la fortune américaine est incomparablement plus grande que celle d’aucune autre nation, que les États-Unis ont infiniment moins souffert de la guerre que leurs alliés, et que l’Angleterre occupe en Europe, au point de vue économique, la situation privilégiée que l’Amérique a vis-à-vis du reste du monde. Les frets qu’elle encaisse et le charbon qu’elle vend à prix d’or contribuent à la très rapide restauration de ses finances. Les considérai ions développées par M. Keynes à l’appui de cette solution sont intéressantes, miais elles sont