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nouvelles à faire passer à Votre Eminence, je les lui transmettrai avec autant de plaisir que de fidélité. Mais je ne pouvais attendre plus longtemps à lui faire parvenir l’expression de mes remerciements. C’est à vous, en effet, Monseigneur, si ce voyage doit porter quelques fruits, c’est à vous et à l’accueil que m’avait ménagé votre Eminence que j’en serai redevable. Croyez du moins que je ne l’oublierai pas, si je ne puis autrement lui en témoigner ma reconnaissance, et plus encore que par le passé, faites-moi l’honneur, en toute occasion, de vouloir bien compter sur les sentiments avec lesquels je suis

De Votre Eminence le très reconnaissant et très humble.


Paris, le 15 février 1900.

MONSEIGNEUR,

Je reçois à l’instant, par l’intermédiaire de M. Hertzog, l’image, le bref, dont la rédaction personnelle m’a infiniment touché, et l’affectueux billet que Votre Eminence y a bien voulu joindre. Tout cela me surprend au moment de la préparation de deux conférences nouvelles, que je dois faire, l’une la première, sur La liberté d’Enseignement, ici même le 23 février, et la seconde, le surlendemain 25, à Besançon sur Ce que ton apprend à l’école de Bossuet. Mais quelque effet que j’en attende ou que j’en espère, je crains bien qu’il ne soit comme noyé dans ce courant d’intolérance violente et sectaire au milieu duquel nous nous débattons. Il ne faut pas nous le dissimuler, c’est la guerre ! et le moment est venu de « se ceindre les reins. » Votre Eminence a-t-elle vu à ce propos les conséquences inattendues que nos journaux ont tirées de l’expression dont je me suis servi en me félicitant d’avoir eu l’honneur de parler de Bossuet « en territoire pontifical ? » La Dépêche de Toulouse a dit sur ce sujet des choses admirables !

Le départ de M. l’abbé Lhuillier a sans doute été pénible à Votre Eminence, et la voilà seule maintenant à Rome. Nous espérons que le séjour ne laissera cependant pas de lui en devenir de jour en jour plus facile, et Elle sait les souhaits que je forme à cet égard. Ils sont ceux d’un homme qui a pour Elle des sentiments où si Votre Eminence le permet, beaucoup d’affection, d’affection sincère et profonde se mêle à beaucoup de respect, et je suis convaincu que Votre Eminence en agréera l’hommage avec autant de simplicité que je le Lui offre.