Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 58.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
COMMENT FINIT LA GUERRE [1]

VI
LES CONSÉQUENCES DE LA VICTOIRE


LA DÉLIVRANCE DE L ALSACE-LORRAINE ET DE LA BELGIQUE

Le 12 novembre 1918, le maréchal Foch saluait en ces termes ses troupes victorieuses :

« Officiers, sous-officiers et soldats des armées alliées :
« Après avoir résolument arrêté l’ennemi, vous l’avez pendant des mois, avec une foi et une énergie inlassables, attaqué sans répit. Vous avez gagné la plus grande bataille de l’histoire.
« Soyez fiers ! D’une gloire immortelle vous avez paré vos drapeaux. La postérité vous garde sa reconnaissance. »


Les armées allemandes commencèrent aussitôt leur retraite. Sur certains points, en Belgique comme en Alsace-Lorraine, le désordre était complet ; les conseils de soldats avaient pris le commandement des troupes, le kronprinz Ruprecht de Bavière et le gouverneur de Belgique avaient dû s’enfuir précipitamment ; plusieurs officiers avaient été massacrés. Un radiogramme du maréchal Hindenburg demandait au maréchal Foch l’action immédiate des armées alliées en Alsace-Lorraine où la population manifestait « sur certains points une attitude hostile à l’égard des troupes allemandes en marche. »

C’est le 17 que les armées alliées s’ébranlèrent de la Suisse à la Hollande. Le retour des Français en Alsace et en Lorraine fut profondément émouvant. Les provinces annexées à l’Alle-

  1. Copyright by général Mangin 1920. ― Droits réservés pour tous pays.