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la cavalerie de corps devrait chercher le contact de la 8e division de cavalerie que le général de Castelnau allait jeter dans le trou (10 heures 30).

— Au corps provisoire, de tenir à tout prix pour donner au 21e corps 13eti division) le temps de débarquer et d’agir par La Bassée sur la droite ennemie (10 heures 45) ; puis de reporter immédiatement en arrière d’Arras sur Beaumetz-les-Loges les débarquements en cours de la 45e division (Général Drude) (11 heures).

— Au corps de cavalerie, de grouper ses trois divisions vers Givenchy et de s’opposer au débouché des forces ennemies de Lens dans notre flanc gauche (11 heures 30).

Alors pendant trois heures (11 heures 30-14 heures 30) ce fut dans la petite chambre de la station de Duisans une angoissante attente.

L’impossible avait été fait pour faire envoyer des munitions au général d’Urbal dont la droite venait d’évacuer la chapelle de Feuchy et reculait vers Tilloy. Une brigade de la 45e division avait pu débarquer à Arras. L’autre débarquait à Beaumetz et recevait l’ordre de se porter immédiatement vers le Nord à Duisans en réserve générale. L’artillerie du général Drude commençait à débarquer à Doullens. Tout autour d’Arras la canonnade faisait rage.

Heureusement, vers 14 heures 30, l’espoir reprenait le dessus : le général Desforges venait lui-même rendre compte verbalement que « son corps d’armée avait pu se rétablir sur la ligue Feuchy-Tilloy-Beauainns-Mercatel-Boisleux-Saint-Marc-Boisleux-au-Mont. » C’était là plus que n’en avait d’abord espéré le général de Maud’huy.

Alors, à 15 heures 10, le général de Maud’huy donna audacieusement l’ordre à l’artillerie du général Drude, arrêtée en gare de Doullens, d’aller « sans sourciller » débarquer à Arras même, avec mission de mettre ses deux premiers groupes débarqués à la disposition du général d’Urbal et d’envoyer le troisième à Duisans rejoindre la brigade de réserve générale.

Pendant ce temps, la brigade de cavalerie Chêne repoussait au point du jour de nouvelles attaques ennemies et le général Fayolle rendait compte qu’il se maintenait sur ses positions de Petit-Vimy, Vimy, F’arbus et Bailleul…

Mais le général d’Urbal demandait des réserves plus fortes