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préparer des échelons de repli à l’Ouest d’Arras et qu’il ne fallait plus compter que le mouvement du 21e corps au Nord (13e division) « se fasse sentir à temps sur Lens. » Alors, à 9 heures, et en raison des progrès de l’ennemi devant l’aile droite du 10e corps, il prescrivit au commandant du 10e corps de dégager du monde sur son front et de former avec ses troupes disponibles et celles ainsi récupérées, des échelons refusés à Rivière et à Beaumetz..

Cet ordre fut remis par le lieutenant-colonel des Vallières à un officier de liaison du 10e corps qui arrivait juste à ce moment (9 heures 10) pour rendre compte qu’à son corps d’armée… « la situation était sérieuse, mais non compromise ; » que le 10e corps avait été attaqué de front « et débordé sur sa droite ; que Ficheux avait été « abandonné », mais que Mercatel tenait toujours. Enfin il ajoutait que « le général Desforges avait l’intention de faire fortifier Wailly » (5 kilomètres Sud-Ouest d’Arras…)

— Mais non ! lui répondit le lieutenant-colonel des Vallières, dites de la part du général de Maud’huy au général Desforges d’évacuer le saillant de Mercatel et de récupérer du monde pour étendre sa droite davantage vers le Sud. Ce n’est pas Wailly, c’est Beaumetz-les-Loges qui est important. Il faut que le 10e corps envisage un mouvement de recul par le Sud d’Arras, entre Arras et Beaumetz. Dites au général Desforges de se rétablir sur la ligne Beaurains-Rivière… et prolongez votre droite vers le Sud le plus possible… avec des échelons refusés.

A neuf heures 30, le lieutenant-colonel des Vallières était occupé à rédiger un ordre analogue pour le corps provisoire, lorsqu’il l’ut interrompu par l’arrivée d’un officier de cavalerie qui venait rendre compte au général de Maud’huy qu’une colonne ennemie de toutes armes marchait de Souchez sur Ablain-Saint-Nazaire menaçant notre flanc gauche. Ce nouveau renseignement « pessimiste » mit le comble à l’anxiété. Nous n’avions plus une réserve disponible à pied d’œuvre Il ne restait plus que les quatre bataillons de chasseurs de la 43e division qui débarquaient en ce moment à 40 kilomètres du champ de bataille, à Saint-Pol…

Que faire ?

Le général de Maud’huy leur envoya immédiatement par message téléphoné l’ordre de diriger de suite et sans faire de