peu les rigueurs d’un système centralisateur avec la souplesse des initiatives privées.
Le premier créé de ces organes centralisateurs fut, dès l’été 1917, le « groupement » chargé d’étudier les problèmes de reconstitution et de commander le matériel nécessaire. Ce groupement, dont les réunions se continuent régulièrement, met en présence les uns des autres les divers intéressés et leur fait connaître les formes diverses sous lesquelles peuvent se poser des problèmes qu’ils s’efforcent de résoudre ensemble. Il en est résulté une « Commission technique » affiliée au Comptoir Central d’achat : Commission qui, dès novembre 1917, passait de très importantes commandes en pompes de dénoyage, treuils électriques, etc. Le groupement a constitué aussi une « Société électrique des houillères, » groupant toutes les mines du Pas-de-Calais, envahies ou non et ayant pour mission de construire, pour les besoins communs, les Centrales électriques indispensables. On peut ajouter un dernier organe plus récent, chargé de régler toutes les questions que soulève le problème du dénoyage dans cet ensemble de concessions dont les travaux souterrains communiquent ensemble. C’est une société de dénoyage à forme commerciale, représentant les diverses mines syndiquées et chargée par elles de traiter avec les entrepreneurs.
Le jour où le « groupement » s’est mis à l’œuvre, il s’est vu aussitôt en présence du plus grave problème moral. Nos mines étant à des degrés de destruction très divers, si elles n’avaient eu toutes qu’un seul possesseur, celui-ci aurait évidemment parlé d’abord toute son énergie sur les réparations les plus simples et il eût tout subordonné au désir de recommencer rapidement à produire, à alimenter le pays en charbon. Mais on eût dû, pour cela, négliger totalement ceux qui ont le plus souffert et auxquels va d’abord notre pitié, abandonner le soin des grands blessés pour la cure facile des mutilations légères. Un sentiment très vif et très légitime aurait été froissé si on eût délaissé, à ce point, les malheureuses concessions de Lens, Liévin, Courrières, etc. au bénéfice de mines ayant relativement peu souffert, comme celles du Nord.
Cependant on a déjà fait beaucoup dans ce sens et des cas remarquables de solidarité ont pu être réalisés. Ainsi les mines du Pas-de-Calais avaient, depuis longtemps, commandé du matériel de remplacement, tandis que les mines du Nord, dont