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Page:Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 59.djvu/365

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machines d’extraction neuves auront pu être installées. Dès la fin de 1920, on espère, dans le Nord, avoir retrouvé la moitié de la production ancienne.

2o Comme second exemple relatif à une mine très dévastée, mais où, cependant, il restait encore quelque chose debout, nous pourrions choisir entre Courrières, Dourges, Meurchin et Carvin. Courrières commence déjà à poser des problèmes exceptionnels. On a eu là des cas de chevalements entièrement disparus dans des entonnoirs d’explosion. Et je n’ai pas besoin d’ajouter que tous les piliers des ateliers de triage, tous les chevalements de puits ont été cisaillés à coups d’explosifs, que les voies ferrées Ont été, rail par rail, détruites à la dynamite. Mais le point important, c’est que les cuvelages de Courrières sont, en général, demeurés intacts, bien que des explosions eussent été savamment préparées par des techniciens experts au voisinage des points faibles où se trouvent ce qu’on appelle des « trousses picotées. » Ce n’est pas le désir de nuire qui a manqué aux Allemands ; on a retrouvé sur certains puits, des projectiles et des caisses d’explosifs inutilisées. Ailleurs, l’explosion n’a pas produit l’effet attendu grâce aux anciens tubes de cimentage restés en place après le fonçage des puits. Ailleurs enfin, le coup de mine a raté. Le mal n’a été important qu’au puits no 9, dont la partie supérieure a été éboulée par suite d’une explosion qui avait pour but de faire sauter le chevalement au moyen d’une charge de dynamite placée dans la galerie du ventilateur. Par suite, à Courrières, le dénoyage, portant sur 20 à 30 millions de mètres cubes, a pu commencer au début de 1920. On est donc entré là dans la période d’exécution définitive, sur la durée de laquelle il ne faut d’ailleurs pas s’abuser, car elle pourra durer entre un an et 18 mois.

Dans la même zone, Dourges est la mine qui retrouvera le plus vite sa production ancienne. Les dégâts causés aux cuvelages y ont été particulièrement faibles et les mines relativement peu noyées. Les constructions en ciment armé ont ici particulièrement bien résisté. Je ne parle pas, bien entendu, du déblaiement que nous retrouvons partout et dont je vais redire quelques mots en abordant enfin la mine de Lens qui, avec Liévin, Drocourt et la fosse 8 de Béthune, représente le type de la dévastation radicale, absolue, sans restriction.

3o L’aspect de Lens est encore lamentable. On sait combien