élus par les communes, de même que les secrétaires ; le gouvernement n’intervient en rien : parlant, le troupeau suit volontiers le chef qu’il s’est choisi. L’action venant d’en bas, la confiance se donne à demeure ; et le député est un vrai représentant. »
À mes objections contre l’énorme état militaire de la Prusse actuelle, qui nous force à entretenir une armée permanente égale : « Notre système est purement défensif. Nous aspirons à lui donner encore plus nettement ce caractère ; par exemple, sauf pour le génie et les armes spéciales, cavalerie, artillerie, qui exigent une longue préparation, nous souhaitons réduire le service effectif à deux ans et demi, puis à deux ans, puis peut-être à un an et demi ; toute la question est de vérifier si, après un si court apprentissage, on peut être bon soldat. Mais pour ce qui est du service obligatoire pour tous, nous y tenons comme à un principe. C’est un institut de concorde et d’égalité ; les fils du grand-duc et d’un paysan servent côte à côte, sous le même habit. De plus, c’est une gymnastique qui développe le corps et contrebalance dans les classes lettrées la vie trop cérébrale. Enfin, c’est une école de patriotisme et de discipline. Personne ne réclame, même dans les petits États nouvellement soumis à cette obligation. Auparavant, les sept ou huit soldats que la conscription prenait sur cent, partaient à contre-cœur. Maintenant, plus un murmure, l’institution est populaire. »
« Trois partis socialistes : les idées de 1848 en France ont passé le Rhin et ont fermenté, grâce à la Grüblerei germanique. Le premier veut l’État commanditaire, trois ou quatre cents millions de thalers pour délivrer les ouvriers de la tyrannie du capital. Le second, démocratique, veut le partage de l’Allemagne en une quantité de petites républiques faisant confédération. Le troisième (celui de M. Schulze-Delitsch), plus pratique, recommande les sociétés de prévoyance, les banques ouvrières, etc. Mais, sur trois cents députés, il n’y a que huit socialistes. Ce mouvement est plutôt inquiétant que dangereux. »
Weimar est une petite ville de 14 000 âmes, calme comme une de nos villes provinciales. Mais c’est une capitale. De là un effet étrange. — Place du Marché, avec des paysans deux fois par semaine, petites maisons bien bourgeoises et même villageoises, peu de boutiques, et çà et là, sur le parc, de belles maisons neuves avec portiques, de grands et nobles bâtiments, un musée,