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Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 6.djvu/427

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ACADÉMIES ET ACADÉMICIENS DE BELGIQUE

Le 19 août 1920, un arrêté royal instituait à Bruxelles une « Académie royale de langue et de littérature françaises. » Cet arrêté était précédé d’un rapport au Roi signé par le ministre des Sciences et des Arts et dans lequel étaient exposées les raisons de cette fondation, ainsi que certaines circonstances qui l’avaient précédée. L’arrêté ne se contentait pas d’instituer l’Académie, il en désignait les quatorze premiers membres et le rapport prenait la peine d’indiquer les bases de cette désignation. Ainsi, par la grâce d’Albert Ier et de M. Jules Destrée, son ministre, la Belgique est aujourd’hui dotée d’un corps littéraire chargé de servir à la fois la renommée de ses écrivains et le prestige chez elle de la langue française.

L’importance de l’événement n’a échappé à l’attention de l’opinion ni en France, ni en Belgique. La Revue l’a soulignée dès la première heure dans les termes les plus flatteurs. Cependant, la séance inaugurale de l’Académie belge et l’installation de ses premiers membres, qui a eu lieu le 15 février 1921, ont paru décevoir les assistants. La presse ne leur fut guère favorable. Jusqu’à présent, l’activité des immortels de Belgique et même les élections aux sièges encore vacants n’ont éveillé qu’un écho assourdi dans ce qu’on appelle les milieux littéraires.

On veut bien me demander de fixer quelques traits de la jeune compagnie et de ses principaux membres. J’espère le faire avec l’unique pensée de montrer à quel point cette institution, au lendemain de la guerre, répond dans mon pays à la nécessité d’une renaissance des forces morales et comment elle groupe en fait des artistes désintéressés et originaux.