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du second, et la première du troisième, dont les vers soient de Molière. » C’est Corneille qui écrivit la plus grande partie de cette comédie, où il trouva, en certaines scènes, les plus purs, les plus tendres accents de la poésie française.

On discuta assez longuement au sujet de la Princesse d’Elide. Bien que ce soit loin d’être là une œuvre maîtresse de Molière, on se serait résigné peut-être à engager de lourdes dépenses pour présenter ce spectacle avec tout l’éclat et la pompe désirables, si la presse, mise au courant de nos discussions, n’était intervenue dans le débat, pour déconseiller nettement à la Comédie-Française de monter une pièce qui n’ajoute rien à la gloire de son auteur.

En définitive, la liste des pièces que nous devons présenter au public, à partir du 1er janvier 1922, fut établie de la façon suivante : L’Amour médecin, Amphitryon, l’Avare, le Bourgeois gentilhomme, la Comtesse d’Escarbagnas, le Dépit amoureux, Don Juan, l’École des Femmes, la Critique de l’Ecole des Femmes, l’École des Maris, l’Etourdi, les Fâcheux, les Femmes savantes, les Fourberies de Scapin, Georges Dandin, l’Impromptu de Versailles, le Malade imaginaire, le Mariage forcé, le Médecin malgré lui, le Misanthrope, M. de Pourceaugnac, les Précieuses ridicules, Sganarelle, le Sicilien, Tartuffe. Au total, vingt-cinq comédies, auxquelles on ajoutera des fragments des pièces qu’on ne remonte pas, des poésies détachées, et peut-être, si nous en avons le loisir, le premier « à-propos » qui ait été écrit (en 1673) : L’Ombre de Molière.


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La liste des œuvres étant arrêtée, de multiples questions se posaient, touchant la mise en scène, la décoration, les divertissements, le chant, la danse, etc.

On n’ignore pas l’importance accordée à la mise en scène depuis quelques années. Un mouvement très net s’est dessiné en faveur d’une présentation nouvelle des chefs-d’œuvre classiques et des œuvres modernes. On a écrit à ce sujet de nombreux volumes, de multiples brochures, des centaines d’articles. Les théories de Gordon Craig, celles de l’école allemande avec Max Reinhardt, celles de l’école russe avec Stanislawski se sont heurtées dans des polémiques sans fin.

En France, trois hommes de théâtre éminents, de