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l’armée à préparer doit être conçue d’après les expériences de la guerre.

Tel est bien le but à poursuivre : préparer une armée dont l’importance soit exactement calculée d’après les nécessités existantes ou possibles, et dont la nature soit déterminée par les leçons de la guerre.

L’armée de guerre étant ainsi définie, on en déduira l’organisation à donner à l’armée de paix ; de telle sorte que celle-ci puisse donner naissance à l’armée de guerre dans des conditions de temps convenables. Il est bien entendu que cette armée de paix devra comprendre, en outre, les forces indispensables pour soutenir nos intérêts hors de France et maintenir l’ordre à l’intérieur.

Par là, on aura déterminé les effectifs nécessaires à l’armée de paix, et il sera facile d’en conclure la durée du service dans l’armée active comme dans les réserves. C’est ainsi, et ainsi seulement, qu’on assurera, pour toutes les éventualités à prévoir, les ressources en hommes, nécessaires, et rien que les ressources nécessaires.

Comme on le voit, les discussions qui ont commencé à se produire sur la constitution de l’armée de paix et la durée du service en temps de paix apparaissent bien comme devant être nécessairement éclairées par d’autres études d’importance primordiale, ayant pour but de fixer l’organisation générale de l’armée. Ce sont donc ces études qu’il s’agit d’examiner tout d’abord et de faire aboutir.


* * *

L’Armée de guerre à créer aujourd’hui, dans la situation générale consécutive à la guerre, doit :

1o Nous prémunir contre toute nouvelle tentative d’agression de la part de l’Allemagne ;

2o Fournir les moyens de poursuivre, en cas de besoin, l’exécution des Traités de Paix.

En ce qui concerne notre situation vis-à-vis de l’Allemagne, il nous faut d’abord constater que cette Allemagne représente encore un pays de plus de 60 millions d’habitants dont toute la population mâle est entraînée à la guerre, plus centralisé qu’il