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FIUME, L’ADRIATIQUE
ET
LES RAPPORTS FRANCO-ITALIENS

I
AVANT L’ARRIVÉE DE G. D’ANNUNZIO

L’épreuve de la paix est plus délicate pour les alliances que l’épreuve même de la guerre. Elle l’est encore davantage pour une coalition, dont chaque participant doit, devant chaque question, tenir compte, non seulement de soi-même et d’un autre, mais de plusieurs autres.

L’expérience en a été faite plus ou moins aux dépens de nos rapports avec tous nos alliés, particulièrement avec nos alliés italiens.

Les armistices du 4 et du 11 novembre 1918 avec l’Autriche-Hongrie et avec l’Allemagne ont trouvé les rapports franco-italiens établis sur un état d’opinion favorable de part et d’autre à la pratique d’une politique d’entente. L’après-guerre les a trouvés trop souvent troublés par des récriminations, venant principalement du côté italien, réagissant sur l’opinion publique française et compliquant, pour les deux gouvernements, la difficulté des problèmes à résoudre.

Aucune question n’avait plus contribué à ce fâcheux résultat que la question de Fiume, récemment résolue dans des conditions dont nous sommes en droit d’attendre, au contraire, une heureuse influence sur nos relations avec l’Italie.