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primant successivement et très vite l’une et l’autre des images, l’aspect d’une étoile donnée change beaucoup si elle est variable, ce qui permet facilement de découvrir une telle variabilité.

Pickering, à Harvard College, a appliqué une méthode différente qui a conduit aussi à d’excellents résultats : on prend un cliché négatif de la région céleste à étudier, puis on tire un positif de la même région photographiée à un autre moment. Le positif et le négatif sont développés de telle sorte que, superposés, ils ne constituent plus qu’une plage de luminosité et de transparence uniformes, sauf aux points des clichés où se trouve une étoile variable. Cette méthode, comme d’ailleurs toutes les méthodes astrophotographiques, soulève d’ailleurs, au point de vue technique, une foule de problèmes sur lesquels je reviendrai quelque jour. Elle a permis aux astronomes américains de découvrir un grand nombre d’étoiles variables, notamment dans les nébuleuses.

Enfin, il convient de signaler qu’un certain nombre d’étoiles variables ont été découvertes au moyen de la spectroscopie. On a en effet remarqué que les étoiles variables à longue période sont presque toujours des étoiles très rouges dont le spectre est un spectre particulier contenant les lignes brillantes de l’hydrogène. Dans les observatoires on photographie maintenant systématiquement et en série, — si j’ose employer cette expression industrielle, — les spectres des étoiles, simplement en plaçant devant l’objectif d’une lunette photographique un prisme de verre qui en recouvre l’objectif.

Cet ensemble, qui s’appelle le prisme-objectif, permet de photographier et d’identifier simultanément les spectres d’un grand nombre d’étoiles. La lumière de chacune d’elles est, en effet, décomposée par le prisme objectif en une petite bande de lumière contenant les diverses radiations que définit l’alexandrin célèbre :


Violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange, rouge.


Dans cette petite bande de lumière qui, pour chacune des étoiles de la région photographiée, s’imprime sur le cliché, les petites raies sombres ou lumineuses qui caractérisent la composition chimique et l’évolution de l’étoile sont immédiatement et facilement identifiables. Par cette méthode spectrale, on a aussi découvert un certain nombre d’étoiles variables.