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variables qui font autorité. Si je me suis étendu un peu sur ce procédé, c’est qu’au cas où quelqu’un de mes lecteurs serait tenté de l’appliquer, il lui suffira de méditer ce qui précède pour y être complètement préparé.

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À côté de ce procédé on emploie dans les Observatoires, pour l’étude des étoiles variables, des méthodes d’une plus haute précision dont je voudrais maintenant dire quelques mots.

Un photomètre stellaire qui a été très utilisé et qui a notamment permis aux astronomes de l’Observatoire de Potsdam de réaliser leur monumental catalogue photométrique, est celui de ZôUner.

Il consiste en une étoile artificielle dont on juxtapose, par un artifice optique, l’image à celle de l’étoile réelle qu’on veut étudier au foyer d’une lunette astronomique. L’étoile artificielle était naguère produite au moyen d’une lampe à pétrole éclairant une petite ouverture circulaire. J’ai montré autrefois qu’on obtient une précision plus grande en substituant au pétrole une lampe à filament métallique dont on peut régler à volonté l’éclat au moyen d’appareils de contrôle électrique, et depuis lors cette disposition est généralement adoptée.

Imaginons maintenant qu’on puisse faire varier de quantités connues l’étoile artificielle, diminuer à volonté son éclat, par exemple de moitié, d’un dixième, d’un vingtième, de la quantité qu’on voudra. En fait on obtient facilement ce résultat en interposant sur le trajet des rayons lumineux de l’étoile artificielle certains dispositifs optiques dont la description importe peu ici, qu’on appelle des niçois (du nom de leur inventeur) et qui permettent lorsqu’on les tourne d’une quantité connue de diminuer à volonté l’éclat de cette étoile artificielle.

Dans ces conditions il est très simple de mesurer avec précision la différence d’éclat d’une étoile variable donnée et d’une étoile fixe voisine. On juxtapose d’abord la première à l’étoile artificielle et on fait varier l’éclat de celle-ci (en tournant la petite manivelle des niçois) jusqu’à ce qu’on estime leurs éclats égaux ; puis on refait la même opération sur l’étoile fixe. Connaissant dans ces deux cas la quantité dont, par la manœuvre des niçois, on a réduit l’éclat de l’étoile artificielle, on en déduit immédiatement la différence des éclats de l’étoile variable et de l’étoile fixe auxquelles on a successivement égalisé l’étoile artificielle. Cet instrument a été et est encore très employé.

Les grands travaux modernes de photométrie stellaire, qui font la gloire de l’Observatoire de Harvard Collège aux États-Unis et qui