par la Syrie intérieure et occupée par l’armée du Hedjaz ; « la zone Ouest, » ou Syrie littorale, et la « zone Nord, » ou Cilicie, administrées ou contrôlées par les Français.
Mais le commandement suprême restait aux Anglais, et la France, représentée par des éléments peu nombreux, faisait figure de parent pauvre. Cela nuisit gravement à son prestige. Les propagandistes en profitèrent pour lui opposer l’Angleterre, l’Amérique et le Nationalisme arabe dans la véritable « course au mandat » qui commençait.
Dans cette lutte, il était contraire aux intérêts des Anglais de nous servir. Ils avaient encouragé le rêve du vieux chérif de la Mecque, dont ils avaient fait le roi du Hedjaz. Ils avaient en outre aidé son fils Feyçal à entrer le premier à Damas à la tête de ses cavaliers Arabes et l’engageaient depuis à briguer le trône de Syrie.
Estimant, ou se laissant convaincre que la France était le principal obstacle à ses ambitions, Feyçal ne cessa dès lors de combattre notre influence. Son entourage, composé en majeure partie d’aventuriers étrangers, Mésopotamiens, Hedjaziens, Égyptiens, se livra à une propagande effrénée en sa faveur, en agissant toujours dans la note anti-française. Il essaya de dresser contre nous l’élément musulman, en prétendant que la France ne venait en Syrie que pour favoriser les chrétiens. Tout fut mis en œuvre et exploité pour attiser le fanatisme religieux et la xénophobie : la mosquée, le club, la presse. Celle-ci, alimentée par les subsides généreusement octroyés par l’Angleterre sans doute pour un autre motif, mena contre la France et ses fonctionnaires une campagne d’une violence inouïe. Elle préconisait la formation d’une Syrie indépendante sans tutelle ni mandat, mais elle avouait ingénument que, si une ingérence étrangère était inévitable, mieux valait s’adresser à l’Angleterre, amie sincère des musulmans, qu’à la France, dont de prétendues exactions coloniales étaient chaque jour livrées à la réprobation populaire.
C’est alors qu’arriva en Syrie la Commission d’enquête envoyée par la Conférence de la paix sur la proposition des États-Unis, composée par eux, et dans laquelle la France n’était pas représentée.
En attendant la Commission, une campagne intense en faveur d’un mandat américain fut menée par un certain nombre