Dans le cabinet Nitti, qui succède à celui de M. Orlando, le portefeuille des Affaires étrangères échoit à M. Tittoni, qui prend la tête de la délégation italienne à la Conférence. Les nouveaux délégués sont MM. Scialoja, Maggiorino-Ferraris, Crespi et le marquis Imperiali [2].
Le chef du Gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, la plupart de leurs collègues du cabinet n’ont pas un passé interventiste aussi notoire que celui de leurs prédécesseurs. Aussi les « fascistes » [3], qui ont retiré leur confiance au cabinet Orlando, sans réfléchir que la loi parlementaire de bascule amènerait fatalement à sa place un cabinet de nuance moins accentuée, se prennent-ils à craindre, de la part du ministère Nitti, d’excessives renonciations. M. Tittoni et le président du Conseil lui-même, en se présentant devant le Parlement, sont conduits à se défendre contre ce soupçon, et sans