cette réponse diplomatique : « Monsieur le Président de la conférence méconnaît les intentions du Gouvernement allemand. D’après notre opinion, il n’y a pas lieu de procéder aux mesures coercitives qu’il nous laisse entrevoir. » Aussitôt, le chancelier Fehrenbach s’est empressé de déclarer au Reichstag que le Ministre des Affaires étrangères avait reçu du cabinet de Berlin le mandat de ne signer aucun engagement que le peuple allemand ne pût pas supporter, mais que, « dans les limites fixées, M. Simons saisirait toutes les possibilités de négocier. » Il les a saisies et, dès le samedi, dans le doux farniente du week end (s’il est permis de parler ce langage interallié), ont eu lieu, à Charington House Terrace, des pourparlers officieux, destinés à adoucir, pour le lundi, la rencontre officielle.
Le 6 juillet 1920, à Spa, M. Lloyd George avait également prononcé une allocution très vigoureuse ; il avait exprimé le regret que la délégation allemande n’apportât que de vagues promesses, sans aucun plan d’avenir, et il avait conclu : « Si la délégation allemande ne peut pas nous donner une réponse précise, il est inutile que les Alliés restent à Spa. » En présence de ce que les Alliés appelaient déjà un ultimatum, M. Simons avait déclaré qu’il allait conférer avec M. Fehrenbach et M. Gessler et qu’il serait en mesure de répondre le lendemain dans l’après-midi. Immédiatement, la délégation allemande avait commencé ses manœuvres souterraines, et la conférence de Spa s’était terminée à la confusion des Alliés. Le même scénario s’est déroulé à Londres et M. Simons s’est évidemment imaginé que les conciliabules allaient pouvoir reprendre à l’avantage de l’Allemagne. Il s’en est fallu de peu, en effet, que la délégation allemande n’obtînt une nouvelle remise sur la dette de réparations.
Dans la journée du dimanche 6, quelques-uns des Alliés acceptèrent une combinaison encore plus préjudiciable à la France que les accords de Paris : 1° Trente annuités de trois milliards de marks or l’une, c’est-à-dire en valeur actuelle escomptée à huit pour 100 une somme inférieure à trente-quatre milliards ; 2° Une annuité additionnelle égale à trente pour cent des ventes de l’Allemagne à l’étranger, c’est-à-dire une inconnue, une hypothèse, et probablement même une impossibilité. L’Allemagne, mise en goût par nos propositions successives, a prolongé la discussion. Elle a cédé sur les annuités fixes ; elle a ergoté sur les annuités variables ; et elle a maintenu, d’autre part, des conditions qui auraient profondément bouleversé le traité de Versailles : rétrocession de la Haute-Silésie, suppression des clauses commerciales du Traité, liberté des opérations financières