Le but, c’est de s’assurer des communications rapides, en Allemagne d’abord, en Europe ensuite, transcontinentales pour finir ; c’est encore de développer une industrie qui peut offrir de larges possibilités d’exportation.
Le moyen, c’est d’entretenir l’activité industrielle de l’aéronautique, de conserver, de dresser des équipages ; c’est de posséder une aviation promptement mobilisable.
L’étude des routes commerciales tracées à travers l’Allemagne montre la même volonté d’organisation de guerre.
On distingue aisément six itinéraires principaux ; trois sont orientés Ouest-Est :
— Des bouches du Rhin à Dantzig, par la région de Cologne et Berlin ;
— De Cologne à la Russie, par Dresde et Breslau ;
— De Friedrichshafen à la Turquie, par Munich et Vienne.
Deux autres sont orientés du Nord au Sud :
— De la région de Cologne à l’Italie, par Stuttgart et Friedrichshafen ;
— De la Scandinavie à Vienne, par Berlin, Dresde et Prague.
Un dernier va du Nord-Est au Sud-Ouest :
— De Dantzig par Berlin, Nuremberg, Stuttgart à Friedrichshafen.
Un tel réseau réalisé, l’Allemagne possédera, sur la rive droite du Rhin, deux grandes régions de rassemblement, face à la Belgique, l’Angleterre, la France et l’Italie : Westphalie et Wurtemberg.
Cologne est à 500 kilomètres de Londres, à 400 de Paris ; Stuttgart est à 500 kilomètres de Paris, à moins de 500 kilomètres de Venise et Gênes. L’évacuation de la Rhénanie permettra aux Allemands de rapprocher encore leurs bases de concentration de certains objectifs principaux.
Il n’y a pas de ministère de l’air à Berlin, mais la section aéronautique de l’ « Office d’Empire de locomotion aérienne et automobile [1], » rattachée au ministère du commerce, « dirige » les maisons de construction, d’après un programme bien arrêté et organise les routes aériennes de l’Empire.
- ↑ Reichsamt für Luft und Kraftfahrwesen.