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Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 63.djvu/465

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perce deux fentes extrêmement fines et rapprochées ; on les éclaire par derrière avec une flamme, et on observe facilement de l’autre côté, soit sur un écran, soit en recevant la lumière dans une lunette, les bandes alternativement obscures et lumineuses qui constituent les franges d’interférence. La cause de ces franges ? Elle est analogue à celle qui, dans le cas de notre mercure vibrant, produisait les ondes stationnaires dont nous avons parlé ci-dessus.

Au centre de l’écran où on observe les franges, les ondes lumineuses provenant des deux fentes ont fait exactement des trajets de même longueur ; ces ondes arrivent en ce point en concordant, c’est-à-dire que l’onde de la fente de droite y a ses creux et ses sommets en même temps que l’onde de la fente de gauche. Donc ces ondes s’ajoutent, et la lumière étant renforcée, on a une bande lumineuse. Au contraire, un peu à droite de ce point central de l’écran l’onde lumineuse provenant de la fente de droite a parcouru un chemin un peu plus court que l’onde lumineuse provenant de la fente de gauche. Si la différence de ces deux chemins est égale à exactement la moitié de la longueur d’onde de la lumière considérée, les creux de l’onde de droite arriveront en ce point de l’écran en même temps que les pleins de l’onde de gauche, les deux ondes s’annuleront, se détruiront, il y aura immobilité de ce point de l’espace. Or, en optique, immobilité et obscurité, c’est synonyme, puisqu’il y a lumière seulement quand il y a ondulation de ce qu’on appelle classiquement l’éther et de ce que plus prudemment j’appellerai seulement l’espace. Donc, en ce point de l’espace, il y aura une frange obscure. Un peu plus loin sur l’écran, la différence des chemins de mes deux rayons lumineux ayant continué à augmenter, cette différence devient égale à une longueur d’onde entière ; les deux ondes concordent et s’ajoutent, il y a de nouveau une frange brillante. Plus loin encore vers la droite sur l’écran, la différence des deux chemins lumineux est égale à une longueur d’onde et demie ; les ondes sont discordantes, il y a de nouveau frange obscure ; plus loin encore cette différence atteint deux longueurs d’onde, il y a de nouveau frange brillante. Ainsi de suite. Il est facile de comprendre d’après cela que la distance sur l’écran de deux franges brillantes successives est d’autant plus grande que la longueur d’onde est plus grande. Effectivement on constate que les franges sont moins rapprochées, moins serrées quand on opère avec de la lumière rouge qu’avec de la lumière bleue ou violette. C’est pour cela que, quand on opère avec de la lumière blanche, qui contient toutes les longueurs d’ondes visibles, les franges arrivent à