et la Malaisie, il est en continuelle avance. « Des quatre millions d’habitants de Sumatra, trois millions et demi le professent. Leur conversion s’est faite automatiquement par l’instrument des commerçants venus des colonies arabes de la côte de Calabar et de Coromandel qui ont commencé à s’installer sur la côte orientale de Sumatra à partir du XIVe siècle[1]. » En Russie, les mollahs se montrent partout et multiplient les conversions, non seulement chez les païens tels que les Voliaks, les Vogols et les Tchérémis à l’Ouest de l’Oural, mais aussi chez bon nombre de chrétiens. Il agissent avec le même succès en Sibérie[2]. « L’expansion de l’Islam n’est nulle part aussi rapide qu’en Chine, excepté peut-être dans l’Afrique occidentale. Depuis la dernière révolte, la propagande directe n’est plus guère possible, le gouvernement ne la tolérerait pas. Mais il suffit souvent de la simple juxtaposition des éléments islamique et bouddhiste : ce dernier ne tarde pas à être absorbé comme le furent les Juifs chinois surtout au « XVIIe siècle et les Ouigouzs nestoriens, surtout au moyen âge[3]. »
Les causes diverses et multiples de ce mouvement sont religieuses, sociales, politiques. La croyance et la discipline que prescrit l’Islamisme, tout en étant de beaucoup supérieures à celles qui constituent non seulement les cultes païens, mais même le bouddhisme ou le taoïsme sous leur forme dégénérée, n’offrent pas aux sauvages ou aux demi-civilisés un idéal trop élevé. Le plus souvent même les nouveaux convertis les ignorent presque entièrement. Le credo auquel il leur suffit d’adhérer pour devenir musulmans se réduit à l’affirmation de l’unité de Dieu, de la mission de Mahomet et d’une vie future dont les joies sont aussi séduisantes que faciles à imaginer. L’essentiel dans leur profession de foi est l’agrégation à la communauté islamique et l’intention solennellement manifestée de vivre en communion d’aspiration avec ses membres. Si cette religion a des docteurs qui l’ont approfondie et enrichie