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LES
CONCOURS DU CONSERVATOIRE
NOTES ET SOUVENIRS


Ce qui s’élève dans le ciel n’est-il pas aussi clair que ce qui rampe ?
LAMARTINE.


Les concours publics du Conservatoire vont, une fois de plus, faire beaucoup parler de notre grande école de déclamation. Le Conservatoire est toujours d’actualité : régulièrement, dès que se produit le moindre incident, nous sommes assaillis par les réformateurs et fabricateurs de panacée dramatique scolaire. Le sujet n’a rien perdu de son intérêt, en dépit du désarroi qui règne dans le monde théâtral. Chose curieuse : tandis que le Conservatoire est chez nous en butte aux critiques souvent les plus âpres, les étrangers s’efforcent de copier notre mode d’instruction et avouent qu’ils ne parviennent pas à l’égaler. Irving déplorait publiquement de n’avoir pu, durant sa carrière, fonder à Londres, non seulement une « Comédie anglaise » sur le patron de notre Comédie-Française, mais encore un « Conservatoire britannique » fonctionnant à l’instar du Conservatoire de Paris. Novelli, que je rencontrai en Grèce, lorsqu’en 1903 je fus officiellement délégué pour installer une Ecole Dramatique à l’Odéon d’Athènes, Novelli m’avait renouvelé, pour le compte des Italiens, les doléances d’Irving ; tant il est vrai que, partout, on sent l’impérieux besoin d’une « méthode. »

Elles ne sont pas nouvelles les critiques adressées au Conservatoire !