Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 10.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DIX-SEPT JOURS EN AMÉRIQUE [1]


II. — DE PHILADELPHIE A BOSTON


Jeudi, 27 avril.

Il semble bien que notre mission soit terminée. Nous avons, Chevrillon et moi, parlé de Molière à la séance officielle de l’Académie américaine en l’honneur du troisième centenaire de la naissance de notre grand poète comique ; mais i M. Nichoas Murray Butler a désiré que nous visitions Philadelphie, Washington, Boston.

Nous avons donc quitté New-York ce matin pour nous rendre à Philadelphie avec arrêt à Princeton où nous devons visiter l’Université. Nous prenons le Pensylvania Railroad. Gare immense, plus haute qu’une cathédrale et dont toutes les dimensions dépassent les mesures auxquelles nous sommes accoutumés. Au sortir de New-York, après l’agglomération des sky-scrapers et des buildings, on est étonné et charmé de voir, disséminées dans la campagne, de petites maisons en bois simples et primitives ; par les vitres du wagon surchauffé, nous regardons la fraîche campagne. Vers onze heures, nous arrivons à Princeton-Junction. Le président, Mr Hibben, et M. le professeur Gauss nous attendent à la gare et nous conduisent en automobile à l’Université. De jolis bâtiments de bonnes proportions et de style agréable ; prairies, jeunes verdures, arbres en fleurs blancs, roses et jaunes ; une grande pièce d’eau, un vaste bassin creusé artificiellement et sur lequel les étudiants s’exercent en vue des régates inter-universitaires ; à son entrée à Princeton, l’étudiant doit se spécialiser dans l’aviron ou le foot-ball,

  1. Voyez la Revue du 1er juillet.