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Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 10.djvu/433

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L’industrie du fer est la filiale directe de l’industrie charbonnière. C’est, en grande partie, pour utiliser le charbon que l’on s’est mis à traiter les minerais de fer silésiens, d’une valeur d’ailleurs restreinte. Le premier haut fourneau silésien date de 1703. En 1754, sous Frédéric II, on mit en marche la première usine royale à Malapana. En 1786, il y avait quarante-quatre hauts fourneaux. Plus tard, l’établissement du Zollverein arrêta un moment l’essor silésien par la concurrence des usines de l’Ouest ; mais, à partir de 1833, le développement du chemin de fer fournit du travail aux usines. En 1835, le comte de Donnersmarck fonda la Laurahütte. De 1855 à 1860, le mouvement se précipita.

Puis, une autre phase prospère suivit la guerre de 1870 sous l’afflux de nos milliards qui, ceux-là furent payés. Alors se constituèrent les grandes sociétés de Bismarckhütte, Donnersmarckhütte, etc. . Bientôt les usines fiscales ne purent soutenir la concurrence contre les usines privées et durent être vendues. En 1865, on avait introduit le procédé Bessemer à Königshütte ; en 1884, le procédé Thomas pour minerais phosphoreux prit place à Friedenshütte et Königshütte. A la fin du XIXe siècle, on vit la grande sidérurgie silésienne se concentrer dans une zone étroite sur les couches de charbon les plus riches entre Gleiwitz à l’Ouest et Laurahütte à l’Est, sans dépasser Beuthen au Nord et Kattowitz au Sud. Mais, avant la guerre, on se plaignait, comme nous allons le voir, du manque de débouchés. La guerre, au contraire, vint déterminer une ère de prospérité.

La sidérurgie silésienne a été, je l’ai dit, provoquée par la présence, dans le pays, du fer à côté du charbon ; mais le rôle des minerais de fer indigènes s’est progressivement restreint. La production de ces minerais est tombée de 800 000 tonnes en 1880 à 138 000 en 1913 et 63 000 en 1920. En 1913, on avait dû importer près de 400 000 tonnes de minerais de fer de Scandinavie et 180 000 tonnes de Russie et d’Autriche, avec 48 000 tonnes de minerais de manganèse russes.

Pour traiter ces minerais, on a d’abord huit usines possédant 37 hauts fourneaux : Königshütte, Laurahütte, Friedenshütte, Julienhütte, Bethlen-Falva, Hubertshütte, Donnersmarckhütte. Borsigwerk à Zabrze (Hindenburg). La production de fonte a suivi là une marche ascendante un peu moins rapide que dans l’Ouest allemand : 231 000 tonnes en 1871, ou 14 pour 100 de la