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Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 12.djvu/499

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se mêle souvent aux questions d’avancement, hélas ! et les budgets déficitaires par suite de la crise mondiale rendent bien difficiles l’armement et l’équipement des troupes. Mais l’ensemble a belle apparence et tous ici rendent hommage au rôle que jouent nos officiers.

J’ai visité à Chorillos l’école des élèves-officiers, très bien tenue par ses instructeurs français ; les cours sont de quatre ans, et une grande part y est faite à l’instruction générale sous la direction des professeurs civils péruviens.

J’ai déjà constaté au Guatemala et à Panama le rôle de nos congrégations ; il est ici encore plus important. Dans les hôpitaux, les hospices pour les vieillards, les asiles d’enfants trouvés, on rencontre partout nos sœurs françaises. Médecins, administrateurs, malades, ne tarissent pas, quand ils font l’éloge des Filles de la Charité. Les congrégations enseignantes ont quantité d’établissements, tous florissants. Partout j’ai été reçu avec des compliments en français, des à-propos en vers français, des tableaux de Jeanne d’Arc écoutant les voix... Les anciens élèves revenaient dans leur collège pour y fêter l’ambassadeur de la République française et témoigner ainsi des effets durables de l’éducation qu’ils y avaient reçue. Ces manifestations ne lassent jamais et leur multiplicité les rend plus touchantes parce qu’elles soulignent leur signification et leur portée,

Il faut sortir de France pour constater l’importance mondiale que prend la canonisation de Jeanne d’Arc et la reprise des relations avec le Vatican, et la politique de concorde civile, en un mot l’union sacrée. Mais des mesures s’imposent pour assurer le recrutement de ces religieuses qui sont sans conteste possible les meilleurs agents de l’influence française en Amérique latine.


Les fêtes du centenaire débutent vraiment aujourd’hui ; nous inaugurons la statue de San Martin. Et c’est justice de commencer par cet hommage au général argentin. Car San Martin n’est pas seulement un chef de guerre qui a largement contribué à l’indépendance de sa patrie, c’est un héros continental.

Fils d’un capitaine espagnol qui exerçait les fonctions de lieutenant gouverneur du département d’Yapecu sur le Paraguay, il avait été élevé au Séminaire des nobles créé par Philippe V,