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LITTÉRATURES ÉTRANGÈRES

LE THÉÂTRE
DE RABINDRANATH TAGORE [1]

Au milieu de ses voyages, de son vaste apostolat d’Europe et d’Amérique, le poète bengali, Sir Rabindranath Tagore, ne cesse de prodiguer les signes de sa multiple activité. Il vient de donner en deux ans deux volumes de discours, des poèmes, un nouveau roman, et de publier un précieux recueil de lettres de jeunesse. Sa personne lointaine et son grand manteau blanc d’où sort un visage rêveur, occupent les imaginations... Il est le symbole errant du réveil de l’Asie. On nous promet un ou deux de ses drames sur une de nos scènes. L’occasion m’a paru bonne pour relire ce théâtre. Le poète et le conteur sont déjà connus en France par de bonnes traductions ; l’auteur dramatique au contraire y est encore inédit. C’est pourtant sous cette forme qu’un poète a des chances de se rendre abordable ; et c’est par là qu’on peut embrasser le plus commodément la physionomie de Tagore et l’histoire de ses idées.

On n’attend pas ici une histoire du théâtre hindou, sur laquelle on peut consulter l’ouvrage classique de M. Sylvain Lévi. Ce théâtre a jeté un vif éclat au Ve et au VIe siècle, à

  1. Théâtre : Chitra, The Post-Office, The King of the Dark Chamber, Sacrifice and other plays, The Cycle of Spring, 5 vol. in-8, 1914-1917, Londres, Macmillan and C° éditeurs. — Cf. du même auteur : My Reminiscences, 1917 ; Glimpses of Bengal (lettres de jeunesse), The Wreck (roman) 1921 ; Creative unity, 1922.