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exclusivement scientifique une foule de questions. Tout d’abord, quelle est la cause des séismes ? Ensuite, comment peut-on les situer avec cette précision et alors qu’on en est éloigné ? Et ensuite comment recueille-t-on les ondes qui, jusqu’aux antipodes, font sentir dans les observatoires sismologiques les effets de ces catastrophes lointaines ? Quelle est la nature de ces ondes ? Ne nous peuvent-elles pas apprendre quelque chose sur l’intérieur de la terre qu’elles traversent avant de nous parvenir ?

C’est l’état où les travaux les plus récents ont porté actuellement ces passionnants problèmes que je voudrais aujourd’hui examiner très succinctement, trop succinctement hélas ! mais il y faudrait des volumes.

Auparavant, une petite question n’aura pas manqué de se poser à mes lecteurs. J’ai parlé des séismes, des phénomènes sismologiques. J’aurais aussi bien pu parler des sismes et des phénomènes séismologiques, car les uns et les autres se disent parmi les sismologues et les séismologues. A côté de M. Montessus de Ballore qui par le parfois de séismologie, M. Bigourdan, par exemple, préfère la sismologie. L’étymologie donne raison au premier, l’euphonie au second... à moins que ce ne soit le contraire.

Voilà un petit conflit que l’Académie pourra utilement arbitrer dans un sens ou dans l’autre lorsque le long déroulement de l’évolution planétaire l’aura amenée, dans son travail de révision, jusqu’aux confins inexplorés de la lettre S.

Autre chose. J’ai parlé tout à l’heure des renseignements réunis par le Bureau central sismologique de Strasbourg. Ce Bureau était avant la guerre un organe international, — dirigé en conséquence par les Allemands, — et qui avait la charge de centraliser et de dépouiller tous les renseignements fournis par les observations sismologiques des divers pays. A la suite d’un congrès international tenu à Rome il y a peu de mois, il a été décidé que ce Bureau reprendrait son activité et son rôle et que son siège serait de nouveau à Strasbourg. C’est donc un bénéfice nouveau que le retour de l’Alsace-Lorraine a rapporté à la France dans l’ordre international. Ce Bureau central sismologique est rattaché à l’Institut de Physique du Globe de Strasbourg que dirige un physicien de haute valeur, M. Rothé. C’est à lui que sont maintenant rattachées les nombreuses sections sismologiques répandues un peu partout et notamment, en France, la station sismologique du Parc Saint-Maur près Paris, qui est elle-même une dépendance de l’Institut de Physique du Globe de l’Université de