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mieux établi, existent des forces latentes de tension, de pression dont l’exacerbation par des causes longtemps accumulées peut se manifester soudain par un choc, par une explosion qui doit nécessairement entraîner des vibrations sismiques.

Les phénomènes de stratoclase, si on peut les invoquer pour expliquer les tremblements de terre, ne sont nullement de nature à exclure les autres causes invoquées, mais plutôt à élucider leurs effets. Il est évident, par exemple, que le refroidissement de la masse interne, en dérobant sous un des compartiments de la surface terrestre le support igné où il s’appuyait, accumulera dans les couches de ce compartiment les effets de tension latente et de fléchissement dont le résultat pourra être finalement, par l’intermédiaire d’un phénomène stratoclasique, un tremblement de terre. Le refroidissement interne ou toutes autres causes de l’affaissement superficiel et hétérogène seront le pourquoi du séisme ; la stratoclase en sera le comment.

Parmi les autres causes d’affaissement de l’écorce qu’on peut invoquer à côté du refroidissement interne, il y a les effondrements des grottes et espaces vides souterrains que provoque le travail des eaux profondes. Il y a les éboulements même superficiels, si fréquents dans certaines régions côtières ou montagneuses.

Il y a enfin les volcans. On a longtemps cru et professé que les volcans et les séismes sont en étroite connexion et interdépendance. Un examen superficiel pouvait le faire supposer, car la répartition géographique des uns et des autres est assez analogue. Une étude plus approfondie montre que cette connexion est inexistante. Cela ressort surtout des observations faites au Japon, où les séismes et les tremblements de terre sont pareillement fréquents et où on a constaté qu’il n’y a aucun rapport réel entre la fréquence et la localisation des uns et des autres.

Assurément les explosions volcaniques sont parfois, — comme dans le cas du Mont Pelée, — accompagnés de séismes, mais ceux-ci ont un caractère particulier et exceptionnel et leurs ondes ne sont perçues que dans une zone très localisée.

Bref, il semble bien que si la nature emploie pour ses fins les voies les plus disparates, et, s’il existe assurément des séismes dus aux différentes causes que nous venons d’examiner, la plupart, la très grande majorité de ceux qu’on observe sont dus manifestement aux dislocations de l’écorce terrestre que nous avons invoquées d’abord. A peu près tous les géologues sont d’accord sur ce point.

C’est donc finalement la contraction progressive du noyau interne