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Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 8.djvu/671

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contrôler attentivement le fonctionnement de cet institut [1]. Une mosquée à Paris, symbole des liens de la France avec sa population musulmane, avait déjà été prévue en 1895 par le gouverneur de l’Algérie [2]. En tout cas, persuadons-nous que, pour lutter contre l’action révolutionnaire bolchéviste, il faut agir sans retard 5 la temporisation serait une sorte de bolchévisme par consentement tacite, ainsi que je l’ai entendu justement développer dans une conférence organisée à Tunis par la ligue des chefs de section et soldats combattants, sous les auspices de notre nouveau et vigilant résident général.


LA SÉCURITÉ EN ALGÉRIE ET LES POUVOIRS DISCIPLINAIRES DES ADMINISTRATEURS DE COMMUNES MIXTES

Dans ces conditions, il est indispensable de se préoccuper de la sécurité que l’on représente souvent comme précaire dans la colonie, l’institution d’une police préventive y étant pratiquement impossible. Comment établir, au milieu d’aussi vastes espaces, dans chaque centre, dans chaque douar, près de chaque ferme, des brigades de gendarmerie ou des gardes-champêtres ? Les assemblées de la colonie ont cependant voté des crédits qui ont permis de créer une 17e brigade mobile, tandis qu’une autre brigade supplémentaire, dite volante, était organisée ; enfin, on a eu parfois recours à des patrouilles de cavalerie, de concert avec l’autorité militaire. Une désolante situation révélée par le juge d’instruction et par le tribunal d’Oran montre que les auteurs de crimes demeurent inconnus dans la proportion de neuf sur dix.

Le nombre des brigades algériennes étant insuffisant pour un pays presque plus étendu que la France, il faudrait une forte police à recrutement indigène parce que seuls les indigènes

  1. Consulter sur tout ce qui a trait au nationalisme musulman l’ouvrage de M. André Servier, le Péril de l’avenir, le nationalisme musulman en Egypte, Tunisie et Algérie, p. 91 (2e édition, 1 vol., Constantine, 1913), et aussi Comment la France perdra ses colonies, par Tridon, celui-ci plaidoyer d’allure très vive (Paris, Éditions et librairie, 40, rue de Seine).
  2. Dans le comité formé à cette époque, présidé par M. Jules Cambon, gouverneur de l’Algérie, on relève les noms de M. Guichard, sénateur, du Prince d’Aremberg, de MM. Aynard, Delcassé, Étienne, Kerjégu, députés, Ambroise Baudry, Benjamin Constant, de l’Institut, du Prince Roland Bonaparte, de M. Roustan, Marquis de Nouilles, ambassadeurs, de MM. Houdas, de l’École des langues orientales, La Martinière, du Service des Affaires indigènes de l’Algérie, etc., etc..