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Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 8.djvu/802

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vieille maison de la Revue… On m’offre la direction de cette maison : je refuse ; trop lourde responsabilité et trop lourde chaîne qui m’interdirait, avant l’heure, les joies de la création littéraire. Ce sera très probablement F. Charmes qui continuera la tâche, sans sortir du sillon tracé…

Merci encore et amitiés de par delà celles qui se nouèrent plus tard et se dénouèrent.


1er janvier 1907.

Souvenirs et souhaits au passage du pont, mon cher ami. Je vous les adresse en hâte, empêtré que je suis dans la confection d’un discours dont j’ose à peine croire qu’il sera prêt à l’heure voulue[1]. La mort de Brunetière a détourné, paralysé ma plume. Mais si je ne suis pas exact au rendez-vous académique, je veux l’être à ceux où nous nous retournons pour compter les bornes kilométriques, — votre manie de jadis, — sur la route parcourue côte à côte. Il y en a beaucoup ! Dieu vous donne d’atteindre, sans trop de fatigue, la prochaine.


18 octobre 1907.

Mon cher ami,

Furit pater Rhodanus… Je ne puis penser, sans inquiétude, à votre maison des Angles, je crois voir toutes les eaux vomies par nos montagnes, de la Cance à l’Ardèche, se précipiter jusque chez vous. Puissiez-vous n’avoir pas retrouvé vos pires impressions de jeunesse en vous réveillant une nuit au milieu d’un lac ! Les journaux s’apitoient sur la Barthelasse, ils ne disent rien de la plaine, où je voudrais savoir que le fléau n’a pas sévi.

Rassurez-moi d’un mot et dites, par la même occasion, ce que j’ignore depuis trop longtemps, comment vous supportez le poids des ans, vous et Mme de Pontmartin. Il se fait sentir pour nous tous : vous savez pourtant qu’il ne peut altérer les sentiments de votre vieil ami.


29 décembre 1907.

Souhaits modestes, mon cher ami, souhaits bornés, ceux qu’il faut faire à nos âges ! Et d’abord je suppose qu’il faut vous souhaiter, avant tout, une année moins aqueuse, un Rhône corrigé de ses débordements chroniques.

  1. Réponse au discours de réception de M. Maurice Barrès. Voyez Sous les Lauriers, op. cit.