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Dans cette motion, après avoir exposé les raisons, de l’ordre militaire et de l’ordre économique à la fois, qui doivent conduire les États-Unis à construire des sous-marins [1], le Comité exprime, dans un style fort net, son opinion sur la légitimité de la mise en jeu de ces bâtiments de plongée contre les navires marchands : « Si le sous-marin, dit le Comité, est requis de se conformer dans ses opérations aux mêmes règles que les bâtiments de surface, aucune objection ne peut être élevée à ce qu’on s’en serve contre des bateaux de commerce (no objection can be raised as to its use against merchant vessels).

Voici donc une seconde et très précieuse manifestation de la vérité dans cette délicate matière et, par là même, de la justice de notre cause que défendait si bien, dans son dernier discours à Washington, et avec une émouvante dignité, le chef de la délégation française, M. Albert Sarraut, ministre des Colonies.

Rassurons-nous donc sur les conséquences de malentendus que le temps, ce grand maître, dissipera peu à peu, sur les conséquences, aussi, de petites machinations qu’il convient d’oublier, puisqu’on dernière analyse, elles ont échoué... [2]. Ne suffit-il pas que nous ayons pour nous, en même temps que l’avis si impartial formulé par le comité consultatif américain, l’approbation raisonnée d’un homme comme l’amiral Wesler Wemyss, qui range derrière lui le très grand nombre des Anglais qu’indispose, à la fin, un système de calomnies où l’on ne retrouve rien du « fair play » dont parlait, il y a quelques mois, le chef du Gouvernement britannique ?...


AMIRAL DEGOUY.

  1. Le conseil a été suivi. On vient d’apprendre que le Naval Office va faire mettre en chantier 110 sous-marins de types nouveaux.
  2. Le Matin observe que la motion a été communiquée par M. Hughes à la Conférence, mais que « par un phénomène étrange, » il n’en a plus été question. En tout cas le texte de la motion n’avait pas, jusqu’ici, franchi l’Atlantique. On voit comme nous sommes encore mal renseignés. Mais ce qu’il est moins aisé d’apercevoir, c’est pourquoi il en est ainsi.