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Dès les premiers mots, il apparaît que les délégués des Puissances occidentales n’ont reçu de leurs Gouvernements que des instructions vagues, aucun principe directeur pour coordonner l’effort des Alliés, aucun programme d’action collective pour hâter la victoire commune. Après un long échange de phrases diffuses, dont chacun sent le vide, on s’accorde modestement à déclarer que les récentes conférences de Paris et de Rome ont défini, avec une suffisante précision, l’objet de la présente réunion. Puis on décide que les questions d’ordre politique seront étudiées par les premiers délégués et les ambassadeurs ; que les plans d’opération seront concertés par les généraux ; qu’une commission technique examinera les questions de matériel, de munitions, de transport, etc. ; enfin, que les résolutions définitives seront prises par la conférence siégeant en séance plénière.



Mardi, 30 janvier.

L’Empereur recevra demain les membres de la conférence. La première séance officielle est donc fixée à après-demain.

Grand déjeuner de quarante couverts à l’ambassade.

L’après-midi se passe en promenades et en visites.

Le président du Conseil de Roumanie, Bratiano, a prolongé son séjour à Pétrograd ; il participera officieusement aux travaux de la conférence, chaque fois que les intérêts de son pays seront en cause.

A huit heures, dîner de gala au ministère des Affaires étrangères. Le prince Nicolas Golitzine, président du Conseil, y assiste, mais en personnage muet, en simple figurant. Il porte, avec une indifférence absolue, avec un détachement complet, les lourdes fonctions qui lui ont été imposées. Néanmoins, à la condition qu’on ne lui parle pas de politique, il vous répond avec une aménité parfaite.



Mercredi, 31 janvier.

A onze heures, l’Empereur reçoit les membres de la conférence, au petit palais de Tsarskoïé-Sélo.

L’étiquette de la Cour veut que les ambassadeurs aient la préséance sur leurs missions et déterminent ainsi, par leur ancienneté, l’ordre de présentation.